Tentative de réparation d’un télémètre Pollux
- latelierdejp
- 3 janv. 2024
- 3 min de lecture
Je vous ai déjà écris un article sur ces petits accessoires bien utiles. Il s’agissait à l’époque du Watameter Super.
Au fil de mes pérégrinations, j’ai trouvé un second télémètre accessoire, un Pollux, dans sa gaine en cuir, que l’on attachait à la lanière de l’appareil photo.
Hélas, rentré à la maison, force est de constater que celui-ci ne fonctionne pas : pas d’image dédoublée, pas de mouvement de celle-ci.
Bon, fichu pour fichu, autant l’ouvrir et essayer de le réparer.
Première remarque : visiblement ces accessoires ne soulèvent pas l’enthousiasme sur la Toile. Je n’ai pas trouvé grand chose à leur sujet, du moins pour les ouvrir et tenter de les réparer.
Donc, on y va, sans filet …
Tout d’abord, il faut enlever le simili-cuir qui entoure le bloc car aucune vis n’est apparente. Et bien évidemment, celui-ci se déchire ! Je verrai ça plus tard.
Finalement, il n’y a que deux vis qui tiennent la plaque qui fait office de fonds et, surtout, de porteur du télémètre. Il y en a bien une troisième, longue, qui traverse la roue d’ajustement et vient pousser sur le mécanisme du télémètre.
A l’ouverture, un minuscule bout de verre manque de tomber au sol. Je le rattrape in extrémis mais ce n’est pas de bon augure.
Manifestement, ce dernier doit retrouver sa place sur le côté gauche de l’ensemble, en face d’un tout aussi minuscule miroir.
Si vous l’avez remarqué, il y a un petit rond noir sur le verre. Dans quel sens doit-il reprendre sa place ? J’opte pour le bas, on verra bien.
Alors, pour mieux comprendre le principe de ce système, quelques exemples.
Dans un appareil télémétrique de type Leica, Zorki, Cannonet, Yashica Electro 35 et autres, les rayons lumineux entrent par la fenêtre du télémètre, souvent décalée de plusieurs centimètres par rapport au viseur.
Ces rayons lumineux viennent buter sur un miroir mobile, qui les renvoie, en passant à travers un miroir semi-transparent sur un second miroir semi-transparent, celui que vous voyez à travers l’oculaire de visée.
Un jeu de cames, entrainées par l’objectif qui s’éloigne ou s’approche du boitier, va faire bouger le miroir mobile du télémètre et permettre d’ajuster la visée jusqu’à faire coïncider deux images pour en former une seule. Un patch coloré permet de mieux distinguer ces images.

C’est le principe de la coïncidence d’images : deux images d’un sujet sont visibles dans l’oculaire de visée. L’une directe et l’autre indirecte car réfléchie par un prisme. En faisant tourner la bague de mise au point de l’objectif ou la molette sur un télémètre additionnel, le prisme, par un système de came, tourne sur son axe. Lorsque les deux images ont fusionné pour n’en former plus qu’une, la mise au point est correcte.
Vu d’une autre manière, voici comment fonctionne le passage des rayons lumineux.

Bon, ça s’est pour le principe, la réalité c’est ce bout de métal qui porte d’un côté un miroir pas follement en forme et de l’autre, il devrait y avoir le miroir semi-transparent, en l’occurrence ici mon bout de verre.
De fait, ici le prisme est reproduit par la position du miroir, qui bouge sous la pression de la longue vis vue au début du démontage. Cela modifie son angle de renvoi.
J’en reviens au point noir sur le verre trouvé au démontage. Il doit s’agir du « patch » qui permet de voir si la coïncidence des deux images est bonne.
Finalement, j’ai réussi à tout remettre en place, mais j’avoue que l’image n’est pas au top. La faute sans doute au miroir très atteint.
Lorsque j’ai remonté l’ensemble et ai remis un simili-cuir autour du tout, j’ai laissé volontairement les vis apparentes. Si jamais je trouvais un meilleur miroir, j’envisagerai sans doute une greffe.
La tentative n’a pas vraiment échoué mais ce n’est cependant pas une grande réussite.
Ça à l’air simple comme ça et finalement c’est un petit appareil complexe qu’il faut prendre avec humilité (surtout si on est nul en math;-)).
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