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Remise en état Brownie Target Six-20.

  • Photo du rédacteur: latelierdejp
    latelierdejp
  • 31 mai 2024
  • 7 min de lecture

Recherche rapide :

Préambule.

Une brocante où tout le monde a les yeux braqués sur un ciel si gris qu’on a envie de se pendre ou de se jeter au canal (heu … voir Jacques Brel).

Malgré que nous soyons arrivé tôt, les brocanteurs hésitent à mettre leurs marchandises sur les toiles, étals et tables car un fin crachin continue à mouiller le sol (et le reste). Et pourtant la météo annonçait une matinée ensoleillée, les averses ne devaient nous arroser qu’en fin de journée.

Bref, en farfouillant ici et là, je tombe sur une boite qui me semble en bon état, propre et pas trop abîmée, celle d’un vieux Kodak surement.

J’extrais le box de sa boite et de fait, il s’agit d’un Brownie Target Six-20. Celui-là, je ne l’ai pas encore eu entre les mains. Petite négociation sur le prix, et hop, dans le sac à dos, bien vide.

Je ne trouverai rien d’autre et la pluie ne cesse pas, alors « retour maison » comme disait quelqu’un.

Un peu d’histoire.

Je ne vais donc pas reprendre toute l’histoire que vous trouverez dans ces différents articles pour m’attacher à celle particulière de ce Brownie Target Six-20.

Il faut faire attention à la manière de nommer cet appareil car un Target Brownie Six-20 ce n’est pas un Brownie Target Six-20 !

Pourquoi faire simple ?

Toujours est-il que ce Brownie Target Six-20 fut fabriqué par Kodak USA et Canada de 1946 à 1952. Il est basé sur le Kodak Target Six-20 produit en 1941.

Ce qui le différencie est stylistique : produit peu après la série « Art Déco » (et la période du même nom), il arbore un panneau devant géométrique typiquement encore Art Déco appelé « Kodak Girl », avec comme particularités, outre le panneau, le tour des verres de visée chromé, le bouton pour faire avancer le film chromé, avec des cercles concentriques que celui-ci et une belle symétrie dans sa physionomie.

Ceci étant, à l’intérieur c’est quasi la même chose, mais il n’est plus fabriqué en carton recouvert de simili cuir noir mais bien en métal. Il reste le digne successeur des premiers box fabriqués par Kodak et qui ont mis la photographie à la portée du plus grand nombre, avec des appareils simples et très abordables. C’est avec la vente des films que la marque faisait le plus de bénéfices.

Et comme il n’y a pas de petits bénéfices, en 1932, Kodak décide de fabriquer un nouveau format, le 620 qui est en fait un film 120 avec une bobine plus fine et plus petite. Ils iront même jusqu’à ne plus fabriquer d’appareil acceptant le 120 pour vendre plus d’appareil et son film spécifique. Las, ils devront faire marche arrière, le format 120 étant décidément le plus populaire.

Comment fonctionne cet appareil ?

Sur le dessus et le côté vous voyez deux « viseurs », deux simples morceaux de verre qui fonctionnent comme de petites loupes. Grâce à un miroir incliné derrière le verre plat en façade, vous pouvez voir l’image de votre sujet. Il serait plus honnête d’écrire que vous pouvez « deviner » votre sujet, la précision de l’ensemble étant très aléatoire.

Cet appareil est un 6x9cm. Le viseur du haut est alors celui dédié au portrait, celui de côté dédié au paysage (en mettant l’appareil « à plat » dans ce cas).

L’objectif est un ménisque, c’est-à-dire un verre convexe placé devant l’obturateur et protégé par une simple vitre plate. Il ne se règle pas et sa précision est, disons, anecdotique.

Sur le côté gauche (vu de face), deux tiges métalliques dépassent. Celle du dessous, légèrement pliée, est le déclencheur monté sur un ressort qui fait remonter le mécanisme pour le rendre opérant de nouveau.

Le second, qui se tire vers l’extérieur, est la position B : en gardant votre doigt appuyé sur le premier, l’obturateur reste ouvert aussi longtemps que besoin.

Au dessus de l’appareil, il y a encore une autre tirette : celle-ci fait varier l’ouverture de f11 à f22 et inversement. C’est une simple pièce de métal, percée de deux trous de tailles différentes, qui passent devant l’obturateur.

Enfin, sur le côté, un gros bouton rond, qui sert à enrouler le film au fur et à mesure des déclenchements. Il faut le faire tourner dans le sens anti-horaire pour avancer le film. Sa seconde fonction est d’accompagner le verrouillage de la boîte, nous y reviendrons.

A l’arrière de l’appareil, une fenêtre rouge inactinique sert de compteur de vue. Il est recommandé de la couvrir d’un bout de gaffer noir pour éviter toute entrée de lumière car il ne faut pas oublier que nos films modernes sont infiniment plus sensibles à la luminosité que leurs ancêtres.

Un mot encore sur l’obturateur, rotatif et simplissime et qui ne donne qu’une seule vitesse, le 1/45s. Autrement dit, l’appareil sera sensible au flou de bougé.

L’appareil est composé de deux parties : la boîte externe, qui est aussi la chambre noire, et le magasin qui est à l’intérieur. Pour ouvrir l’engin, deux opérations à faire : tourner et tirer vers l’extérieur le bouton de réarmement, puis soulever la tirette qui tient la courroie de transport (sur laquelle, au passage, est inscrit le nom de l’appareil).

Il faut ensuite tirer sur la face avant, là où il y a de petites excroissances sur les côtés, pour faire sortir ce que j’appelle le magasin, c’est à dire la structure sur laquelle vous allez enrouler le film.

Je rappelle que le nom de Six-20 signifie que l’appareil ne supporte que du film à ce standard et … qui n’existe plus !

Quoiqu’une source bien informée me souffle qu’un fabricant belge va tout mettre en œuvre pour refaire vivre le 127, le 120 et le 620. A suivre …

Donc, si vous voulez essayer un appareil de ce type, ne vous compliquez pas la vie avec les trucs trouvés sur la Grand Toile, voici une astuce toute simple : après avoir mesuré avec un pied à coulisse l’épaisseur de la joue d’une bobine de 620 (en métal), j’ai obtenu 1/10mm. Dans l’autre main, une petite ponceuse électrique avec une feuille d’abrasif à 80gr qui me permet de réduire l’épaisseur du plastique à celle voulue. Ensuite, réduction du pourtour (plus étroit) aussi à la ponceuse. Un pinceau souple et large pour évacuer la poussière et hop, une bobine de 120 aux standards du 620 en moins de 10minutes.

C’est un appareil vraiment simple à utiliser si vous maitrisez un peu la règle du Sunny 16.

Pour vous aider, voici un petit tableau utile :

Constat.

Si ce Brownie Target Six-20 est rudimentaire, afin de pouvoir l’utiliser, il faut au minimum que l’objectif soit propre et les viseurs aussi.

Sur l’exemplaire que j’ai acheté, c’est loin d’être le cas (bon, pour sa défense, il a presque 80 ans) et je vais donc devoir le démonter pour nettoyer le tout.

Sur certains exemplaires, comme le Brownie F, le démontage est aisé car les pièces sont clipsées entre elles. Ici, ce n’est pas le cas car il faut passer par la façade qui est fermée par des rivets.

Il faudra donc les faire sauter et les remplacer par de petites vis à métaux. Et ça sans déformer la plaque métallique (enfin essayer de ne pas la massacrer).

Démontage/Nettoyage/Remontage.

J’ai fait l’acquisition, sur un grand site chinois, d’une série de petits outils destinés au démontage des tablettes et autres téléphones. Je pense qu’ils vont m’être utile ici.

Eh bien non, car en y regardant de plus près, ce sont de minuscules vis à tête carrée qui tiennent la face avant. Heureusement qu’un autre achat sur la même plateforme me fournit le minuscule embout pour dévisser.

Voilà la plaque décorative ôtée. Dessous, la face qui porte deux verres convexes, qui servent aussi de loupes et le protège objectif, simplement posé sur la plaque métallique (je pense qu’ils ont omis au montage de replier les pattes de serrage, mais je laisse comme ça).

Un bon nettoyage des « optiques » et je mets le tout de côté car je vais maintenant nettoyer les miroirs et les viseurs (qui sont aussi de verres en forme de loupe). La poussière s’est accumulée et il me faut mouiller plusieurs fois mes coton-tiges pour enlever le dépôt.

Les deux miroirs sont un peu atteint mais pas assez que pour les changer (et de toute manière, je n’en ai pas sous la main).

J’en profite pour vous montrer le mécanisme de l’obturateur, gardé ouvert grâce à la tirette de la pause B. Puis j’ai tiré la plaque au dessus, pour vous permettre de voir les 2 orifices de tailles différentes, qui représentent le f16 et le f22.

Mécanique simplissime mais efficace.

Les verres et miroirs sont propres et secs. Un dernier coup de soufflette partout pour nettoyer l’intérieur et je vous montre le résultat.

Bon, vient maintenant la phase de remontage. Ah ces f… vis ! Y en a toujours une qui résiste, tombe et retombe … Mais je l’ai eue !

Que penser de cet appareil ?

Vous l’avez compris, c’est un boitier très simple comme il y en eut des millions et qui se sont encore vendus jusqu’à l’aube des années soixante (tous modèles de box confondus) : on ne tue pas une poule aux œufs d’or trop vite !

Disons quand même à l’époque qu’il y avait aussi les foldings (appareil à soufflet), un brin plus sophistiqué (certains auront même un télémètre couplé), les télémétriques à focales fixes ou interchangeables et les appareils en dur (bakélite, métal) comme les Voigtländer Vito.

Le box restait un bas de gamme absolu qui n’avait d’autre avantage que de permettre un tirage par contact en 6x9cm.

Des millions d’albums de famille se sont construit avec ces Brownie’s, il y en a peut-être dans vos greniers.

De nos jours ils ne sont plus guère utilisables, en tout cas ceux en format 620 car la pellicule à quasi disparu.

D’autres, en bobine de 120, peuvent donner envie de les sortir pour « voir ce que ça donne » sans se ruiner.

Car ce type d’appareil se négocie entre 5 et 10€, souvent avec sa boite en cuis.

C’est une expérience à tenter, pourquoi pas ?

Videos d’illustration.

Un peu de technique.

Fabrication par Kodak USA et Canada Produit de 1946 à 1952 Type de carrosserie : Boîte en tôle fine garnie de simili cuir noir Construction en carton et métal Type de film : 620 Taille de l’image : 6x9cm Nombre d’images : 8 par bobine Type de lentille : ménisque Type de mise au point : fixe Distance focale : équivalent 90mm Plage de mise au point : +/- 3m à l’infini Type d’ouverture : Multitrou devant l’obturateur Ouverture : f/16, f/22 Type d’obturateur: rotatif Vitesses d’obturation : B, 1/50 sec Taille (l x h x p) : 83 x 118 x 130 mm Poids: 470g

Des références.

 
 
 

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