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Le Polaroid J66

  • Photo du rédacteur: latelierdejp
    latelierdejp
  • 18 sept. 2024
  • 8 min de lecture

Recherche rapide :.

Préambule.

Dans une caisse pleine de vieux appareils disparates et en fort mauvais état, je trouve ce gros Polaroid, pas trop amoché.

Petite négociation sur le prix et hop, dans le sac à dos. Ouf, celui-là, je sens bien sa présence, quel poids !

Mais que voulez-vous, il m’intrigue et décemment, je ne pouvais pas le laisser là …

Un peu d’histoire.

Je ne vais pas refaire tout l’histoire de Polaroid, vous la trouverez dans les multiples articles que j’ai déjà consacrés à cette marque mythique et prolifique.

Juste revenir sur la genèse des films (enfin, en partie, sinon nous sommes bons pour un long moment) : à l’origine, en 1948, le film Polaroid se présente en rouleau (le Type 41 sépia, suivi du Type 42 en N/B), puis ils évolueront peu à peu jusqu’en 1963 et il y aura 18 références différentes pour les premiers appareils. Les derniers films en rouleau seront produits en 1991.

Ce seront, par exemple, pour les appareils (et leurs déclinaisons) : Polaroid Model 95, Polaroid Model 100, Polaroid Model 110 (Pathfinder), Polaroid Model 120, Polaroid Model 150, Polaroid Model 700, Polaroid Model 800, Polaroid Model 900, Polaroid Model J66

A partir de 1962, c’est la naissance des « films Pack » , les FP 80. Ceux-là marquent le lancement de la photo instantanée en couleur. Pourquoi « film Pack » ? Parce que cette fois les films se présentent dans une cassette en plastique. Le film, en fait chaque future photo, est dans une enveloppe scellée qui contient le négatif, la surface sensible et la chimie. Quant la photo est prise, le film se développe à l’abri de la lumière dans cette enveloppe.

L’image est carrée avec une fine bordure blanche autour.

La liste des appareils est très longue mais ils sont généralement imposants, en plastique dur comme par exemple les Polaroid The Reporter, Polaroid EE100, Polaroid ProPack, Polaroid Electric Zip, Polaroid Minute Maker, Polaroid Square Shooter, Polaroid The Clincher, Polaroid Zip, Polaroid Colorpack 80, Polaroid Colorpack 88, Polaroid Colour Swinger , Polaroid EE22, Polaroid EE38, Polaroid Instant 10, Polaroid Super Swinger et leurs nombreuses déclinaisons.

Toujours à partir de 1962 (quand j’écrivais que c’était une bonne année !), apparait aussi le »film Pack 100″ ou FP 100. Ici, il y aura deux types d’appareils : ceux comme le Colorpak 80, en plastique dur et toujours imposant, et ceux à soufflet comme le Land 320, tout aussi encombrant.

Le film est aussi en cassette, comme le Pack 80 mais l’image est rectangulaire avec une fine bordure blanche.

Petite particularité : Fujifilm a aussi produit des films en Pack 100 jusqu’en 2018, les FP-100C en couleur ou le FP-3000B en N/B.

Dix ans plus tard, en 1972 donc, apparait une autre cassette, la SX-70. C’est une petite révolution car cette fois les films se développent en pleine lumière. A l’occasion de la sortie de ce nouveau film apparait aussi un nouvel appareil, extraordinaire, le SX-70.

Il est pliant et c’est un réflex. Certains modèles seront même équipés d’un sonar pour assurer l’autofocus.

Mais à côté de ce petit bijou, il y aura des appareils en plastique dur comme le 1000, qui aura la chance de porter la fameuse bande tricolore. Là, le format de l’image redevient carré avec un bande blanche autour, un peu plus épaisse en bas.

Ici encore, la liste des appareils est très longue. Citons quelques exemples : Polaroid SX-70, Polaroid SX-70 Executive, Polaroid SX-70 Sonar OneStep, Polaroid TimeZero SX-70 AutoFocus, Polaroid Encore!, Polaroid OneStep, Polaroid Presto!, Polaroid Pronto!, Sonar OneStep, Polaroid Super Clincher, Polaroid The Button, Polaroid TimeZero OneStep, olaroid 500, Polaroid 1000, Polaroid 1000 S, Polaroid Supercolor AutoFocus, Polaroid Supercolor AutoFocus 3500

Ensuite, naissance en 1973 du film sans doute le plus connu, le 600. Celui-là se développe aussi en pleine lumière. Il offre une image carrée, comme le SX-70, avec des bords blancs, le bord en bas étant plus large. Ce film sera fabriqué par Polaroid jusqu’en 2007 mais il continue, comme le SX-70, a être produit par la nouvelle société Polaroid (Impossible Project a repris la suite de Polaroid, en faillite, dès 2008; ils se sont ensuite appelé Polaroid Originals et enfin sont (re)devenus Polaroid).

La liste des appareils est presque interminable, alors citons-en quelques uns aussi : Polaroid Sun 640, Polaroid Amigo 610, Polaroid Barbie, Polaroid Business Edition 600, Polaroid Cool Cam, Polaroid Impulse, Polaroid Impulse AF, Polaroid Job Pro, Polaroid OneStep 600, Polaroid 600 LMS, Polaroid One, Polaroid OneStep Express, Polaroid One 600 Classic, Polaroid OneStep AF, Polaroid OneStep Talking Camera, Polaroid Pronto 600, Polaroid Quick 610, Polaroid SLR 680, Polaroid SLR 690, Polaroid SpiceCam, Polaroid Spirit, Polaroid Supercolor 635 CL, Polaroid Supercolor 645 CL, Polaroid Supercolor 670 AF, Polaroid Taz, Polaroid Legoland, Polaroid Hello Kitty, Polaroid 636 Double Exposure, Polaroid 660 Autofocus et leurs nombreuses déclinaisons.

Puis, 1972, naissance d’un nouveau film et d’une nouvelle gamme d’appareils, les Spectra.

Ce nouveau film propose non plus une image carrée mais rectangulaire, avec des bords blancs toujours. Les appareils font partie d’un « system Image » et sont généralement très soignés et plus perfectionnés que les appareils de la gamme 600.

Citons par exemple, les Polaroid Image, Polaroid Image Elite Pro, Polaroid Spectra, Polaroid Spectra 1200si, Polaroid Spectra 1200FF, Polaroid Spectra Onyx, Polaroid Spectra Pro, Polaroid Pro Cam, Polaroid Macro 5 SLR, Polaroid Spectra SE.

Ces films ne sont plus fabriqués, malheureusement. Impossible Project en avait repris la production mais ils ont argué une déficience des appareils de la gamme Image pour arrêter la fabrication.

Enfin, au seuil des années quatre-vingt, citons encore les Polaroid 500 et les appareils Captiva, JoyCam, PopShots, Vision, qui fonctionnent avec du film 500. Les Polaroid i-Zone avec les i-Zone, i-Zone convertible, i-Zone 200, i-Zone digital combo, i-Zone avec radio, Xiao qui utilisent du film i-Zone autocollant et enfin les Polaroid Mio avec les films Mio, qui sont très semblables aux actuels Fujifilm Instax Mini.

Ces films ne sont plus produits depuis 2008.

Pour clôturer cette longue liste, sachez que le « nouveau » Polaroid propose dorénavant un film IType 600 qui est le même que le film 600 sauf que ce film ne contient pas de pile puisque c’est l’appareil qui la contient. Ne vous trompez dont pas si vous achetez du film 600 : pour un ancien appareil, c’est le 600 Vintage ou 600 tout court ; pour les nouveaux appareils, c’est le IType 600.

Des rumeurs persistantes disent qu’en Pologne il est encore possible de trouver tous les films Polaroid. Disons que ça fait partie des légendes urbaines. Vous pourriez encore trouver certaines références sur Ebay, mais à des prix exorbitants pour des films absolument tous périmés depuis très longtemps.

Présentation du Polaroid Land Camera J66.

Le Polaroid Land Camera J66 sera produit de 1961 à 1963. Il utilisait du film en rouleau de type 40, plus précisément le T47, un film N/B.

Il sera produit en masse (plus de 900.000 exemplaires) mais surtout, il sera le premier pas vers des appareils automatiques destinés au grand public.

Ce fut un succès : vendu à bas prix (89$) et simple d’utilisation, il avait tout pour plaire aux amateurs.

Il sera aussi le dernier appareil photo argentique de Polaroid, au sens ou après lui se seront des appareils avec des Pack, c’est-à-dire des images placées dans une boite en plastique, prédécoupées à la bonne taille, avec la chimie comprise dans le pack et non plus un film en rouleau.

A la fin de production, en 1963, apparait les Pack 80 et Pack 100 et une nouvelle ère avec de nouveaux appareils.

Si vous regardez la face avant de l’appareil, ce qui frappe, c’est la cellule au sélénium, assez imposante, à côté de l’objectif. C’est elle qui assure l’automatisme car elle détermine la vitesse d’obturation, l’ouverture étant fixe à f19. Il est impossible de faire le moindre réglage manuellement.

Le mécanisme d’obturation de cet appareil photo est de conception plutôt inhabituelle et consiste en un disque rotatif fendu qui est contrôlé par un vérin pneumatique. La cellule du compteur contrôle une palette qui à son tour régule le flux d’air provenant du cylindre, permettant ainsi une gamme de vitesses d’obturation qui s’échelonnent de 1/15s à 1/1000s. Le posemètre indique à l’appareil la quantité de lumière ambiante afin d’obtenir une exposition correcte pour le film T47, qui est un film N/B de 3000Iso.

En fait, l’appareil ne peut travailler qu’avec ce film, sauf si on lui adjoint un kit adaptateur pour la couleur. En fait, un filtre que l’on place derrière l’objectif, dans la chambre, pour pouvoir utiliser les films couleurs qui autrement seraient fortement surexposés et un second que l’on place que le devant et qui « corrige » la cellule en l’occultant partiellement (« adapter for film T46 color film »).

Son objectif est un ménisque en plastique, disons, heu … de médiocre qualité ouvrant à f19. En tout cas pour les tous premiers modèles de 1962. L’objectif évoluera peu mais offrira ensuite une ouverture de f14,5.

Sur le côté de l’objectif, il y a un flash monté sur charnière et inclinable. Il utilise des ampoules AG-1. L’avantage de sa conception est qu’on peut le tourner et le faire pivoter pour avoir un flash indirect ou direct. Malheureusement, il est manquant sur cet exemplaire.

C’est un appareil pliant, comme les 320 plus tard. Il faut donc tirer sur le bloc objectif pour amener les compas à leur ouverture maximum. Un petit réglage supplémentaire, sur le compas, permet de se mettre en mode portrait ou paysage.

Pour replier le compas, il suffit d’appuyer, sans forcer, sur la plaquette en dessous des bras de support.

Toujours veiller à ce que le bras qui arme l’obturateur (le bouton blanc à droite du bloc optique) soit mis en position haute avant de refermer l’appareil, sinon ça coince. Sur cet exemplaire, ce fut le cas (parce que manipulé par des c… dans la caisse du vide-grenier).

Pour ouvrir le dos du C66, il y a un verrou, à l’avant, qui débloque tout l’arrière. Deux portes s’ouvrent, libérant le vaste espace pour le film T47.

Vous verrez bien la manœuvre dans la vidéo en dessous.

Sur le dessus, un grand viseur, bien clair et muni de cadre pour la visée, mais déporté. Il y a bien des lignes pour corriger la parallaxe en cas de photo rapprochée mais rien qui corrige la position du viseur. Il se replie sur le corps du J66 pour plus de « compacité ».

Franchement, l’appareil n’est pas aisé à manipuler car il est lourd : 1825gr nu et on a paradoxalement peu de prises. Il faut le tenir à deux mains mais pour armer l’obturateur, il faut en lâcher une car c’est un peu comme sur les vieux pliants, l’armement de l’obturateur se fait séparément du déclencheur, qui est sur le dessus (bouton rouge marqué 2). Attention aussi de ne pas arracher le câble fin qui relie le bloc optique/obturateur et le corps sinon plus rien ne fonctionne.

Ne pas oublier le massicot intégré dans le boitier car n’oublions pas que le film est en rouleau : lorsque la photo est prise, il faut tirer sur le film afin qu’il passe entre les rouleaux et que la chimie se répande sur le négatif et le papier positif. Puis il faut couper la photo à la bonne longueur, grâce à cet accessoire intégré (chiffre 4).

Que penser de cet appareil ?

Disons qu’il est original mais hélas plus guère employable : le film n’existe plus et, de ce que j’ai pu lire ici ou là en préparant l’article, les tentatives de conversion, pour du film 120 ou du film Intax Wide, n’ont pas donné de bons résultats. La faute à la piètre qualité de l’objectif, à la cellule qui est souvent hors service (cellule au sélénium) et ne commande donc plus rien.

Bref, un appareil de décoration de plus. Mais prévoyez une étagère solide, n’oubliez pas ses presque deux kilos.

Si vous en trouvez un pas en trop mauvais état, ne dépensez pas plus de 10€, au delà ce serait un presse-livre de grand luxe !

Vidéos d’illustration.

Exemples de modifications de vieux Polaroid

Un peu de technique.

Pour le mode d’emploi, c’est par LA.

Des références.

 
 
 

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