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Le Minolta Hi-Matic AF

  • Photo du rédacteur: latelierdejp
    latelierdejp
  • 29 mai 2024
  • 8 min de lecture

Recherche rapide : .

Préambule.

Brrrr … nous sommes en plein milieu du mois de mai et il ne fait toujours pas bon : le ciel est (très) gris et on nous annonce de grosses averses pour la fin d’après-midi.

Ici, à Braine l’Alleud, le temps est maussade mais il fait sec. Arrivés tôt, nous allons devoir faire plusieurs fois le tour de la brocante car les vendeurs n’ont pas l’air pressés de déballer leurs objets.

Ainsi commence la quête du jour, qui va s’avérer désespérante : je n’ai pu trouver qu’un seul appareil qui mérite que je vous le présente et, de fait, je crois que j’en ai compté 4 à la vente, dont un superbe Nikon F4 hors de prix.

Finalement, c’est en retournant vers la voiture et un peu hors brocante que j’ai trouvé ce Minolta Hi-Matic AF, chez une dame qui vendait essentiellement des vêtements pour enfants.

Pourquoi l’ai-je pris ? Sa bobine est très proche des Konica C35 AF (le premier appareil autofocus au monde, 1977), ou du Canon AF 35 M, par exemple et parce que j’aime bien cette marque, disparue trop tôt.

Un peu d’histoire.

J’ai déjà écrit sur le Hi-Matic 7s et commis un article sur le Hi-Matic 11 Super Circuit 3, un magnifique boitier qui vient à la suite du Hi-Matic 9 et qui clôture, en quelque sorte, la série des Hi-Matic ancienne version.

Tout en métal, ce sont d’excellents appareils, dans la veine des Canonet ou des Yashica Electro 35, mais ils passeront progressivement aussi au plastique.

Le premier Hi-Matic a vu le jour en 1962 et le dernier, le Hi-Matic GF, en 1984.

Rappelez-vous, ces boitiers ont été conçu, en général, pour les photographes amateurs qui voulaient des appareils photo performants mais simplifiés : un objectif fixe de grande ouverture, avec quelques automatismes bien pensés pour seconder des télémètres performants.

Mais fin des années septante, début quatre-vingt, un nouvel argument est venu bouleverser cet ordre établi : l’autofocus, qui permettait de se passer de télémètre et de zones focus puisque c’est le boitier qui fait la mise au point pour vous, garantissant que vous soyez toujours net (en principe).

C’est donc le Konica C35 AF qui ouvre la voie, même si par la suite son système d’autofocus ne sera pas retenu (lent et peu fiable), au profit soit de télémètres à infra rouge, ou par sonar, ou encore par analyse du contraste.

Les constructeurs ajoutent de l’électronique et retire du métal. Finalement, on en arrive à des boitiers bien construits, fiables, mais où le plastique prend de plus en plus le pas sur le reste, à l’instar des compacts des années nonante, tout en plastique.

Ce Minolta Hi-Matic AF sera le premier autofocus de la marque, en 1979. Il sera remplacé en 1982 par un Hi-Matic AF2. Ensuite, ce seront les compacts des années nonante. Celui-ci fut donc le précurseur.

Comment fonctionne le Minolta Hi-Matic AF ?

Honnêtement, j’ai difficile de le nommer « compact » car vous ne pourrez pas le glisser dans une poche, tout au plus dans un petit sac, mais comme ses concurrents de l’époque du reste.

Avec ses 550gr (y compris les 2 piles AA), il tient bien en mains et son poids facilite la stabilisation de l’engin. Prévoyez quand même une dragonne ou une sangle pour rendre son port confortable. Notez que d’origine, il est fourni avec un « sac tout prêt ». en simili cuir, muni d’une sangle minimaliste et d’un cache objectif qu’il ne faut pas perdre car il protège en même temps le déclencheur, le viseur et la cellule. Si vous regardez bien, notez l’attention du constructeur pour ne pas égarer ce cache car il propose une languette, attachée au « sac tout prêt », à laquelle l’attacher. A l’époque, le photographe détachait le dessus de l’ensemble et gardait le demi-sac, muni de la sangle et de l’attache pour le cache objectif.

Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, l’appareil possède un flash électronique intégré, qui doit être actionné manuellement (ça évite les soucis dans les musées notamment).

Par dessous, un pas de vis pour le fixer à un trépied, le bouton de rembobinage sous la semelle et la trappe pour les 2 piles AA, très communes et accessibles en terme de budget.

Sur le capot, un levier d’armement, le compteur de vue (qui se remet à zéro automatiquement) et la molette pour le rembobinage. Ne tirez pas dessus pour ouvrir le dos de l’appareil, il y a un verrou prévu à cet effet derrière.

Sur le dos de l’appareil, un mémo pour les données du flash, toujours bien utile quand on l’utilise.

Ensuite, le viseur : clair, collimaté avec un cadre clair et au centre, un carré qui indique où l’appareil fait la mise au point. Au dessus du cadre, les symboles des distances.

L’appareil est un priorité ouverture programmé. C’est-à-dire que sans flash l’appareil utilise une exposition programmée alors qu’avec le flash, il le fait avec priorité à l’ouverture. La programmation tient compte de combinaisons vitesses/ouverture de 1/8s à f2,8 à 1/430s à f17.

Outre l’autofocus, sur lequel je vais revenir, ce qui retient l’attention sur cet appareil, c’est son objectif : un Rokkor de 38mm, comme nous l’avons vu qui ouvre de f2,8 à f17, avec une mise au point minimale de 1m. C’est un excellent objectif (4 élément en 3 groupes), qui donne de très bons résultats. Pour vous en convaincre, allez voir les exemples de photos ICI.

L’autofocus donc fonctionne par infra rouge et la distance réglée par l’appareil apparait dans le viseur, à l’aide de pictogrammes (montage, portrait, etc.) et d’une diode rouge qui s’allume au dessus du pictogramme retenu pour la distance évaluée.

Un faisceau dans le spectre de l’infra-rouge (invisible à l’oeil humain) est envoyé par l’appareil vers le sujet, qui renvoie le rayon vers le boitier. La distance parcourue est analysée par l’électronique et elle ajuste l’objectif pour donner une image nette. De nombreux concurrents ont utilisé aussi cette technique qui a deux défauts : le premier est que ça ne fonctionne pas si vous photographiez à travers une vitre en double vitrage, le second est que si vous êtes en très basse lumière, l’autofocus peine à accrocher. Souvenons-nous que cette technique était utilisée sur un appareil qui souffle ses 45 ans à l’heure d’écrire ces lignes !

Cet appareil vous propose quand même de verrouiller la mise au point : visez un sujet et faites la mise au point sur celui-ci, abaissez le verrou de mise au point (devant le déclencheur) et recomposez votre image. La mise au point verrouillée garanti de garder celle-ci jusqu’à ce que vous appuyiez à fond sur le déclencheur.

Bien évidemment, le Minolta Hi-Matic AF est équipé d’un posemètre au CdS, alimenté par les 2 piles (qui servent aussi pour le flash). Sa sensibilité est de 25 à 400 Iso, que vous réglez avec la molette crantée autour de l’objectif.

Petit écueil à ce sujet : si vous montez un filtre devant l’objectif (diamètre de 46mm), l’œil de la cellule en tiendra compte car il est sur le pourtour de l’objectif mais en même temps, si vous avez monté ce filtre, il est impossible de régler la sensibilité sans le retirer. Soit vous utilisez régulièrement la même sensibilité de film soit vous démontez le filtre à chaque fois. Pas pratique !

Comme je le précisais en préambule, ce type d’appareil était destiné aux amateurs. Ce qui veut dire que votre rôle se borne à cadrer et viser car lorsque vous appuyez à mi-course sur le déclencheur, le boitier calcule l’exposition correcte et fait la mise au point sur le sujet cadré. Si la luminosité requiert l’utilisation du flash, un témoin rouge vous signale qu’il est nécessaire de le sortir ou d’utiliser un trépied car la vitesse sera inférieur à 1/45s.

Si vous avez fait coulisser la réglette qui fait jaillir le flash, il vous faut attendre que le voyant de mise en tension de celui-ci clignote avant de déclencher. N’oubliez pas de consulter le mémo au dos de l’appareil pour éviter les déconvenues.

Petit truc: si au bout de 30 secondes le flash ne s’est pas rechargé c’est qu’il faut changer les piles. Les vérifier avant de considérer que ledit flash peut-être hors service aussi.

Le flash peut-être utilisé en cas de fill-in (contraste très marqué, comme dans un contre-jour). Attention, souvent les flashs de ces appareils ne sont plus fonctionnels (condensateur), ce qui n’empêche pas d’utiliser l’engin.

Il y a encore un retardateur qui vous laissera environ 10 secondes pour être sur la photo.

Un mot sur le chargement du film. Vous avez ouvert le dos de l’appareil et glissé une bobine dans la chambre : il faut tirer l’amorce jusqu’à la bobine réceptrice et l’y glisser dans une fente, faire tourner au moins un tour avec le doigt en vérifiant que le film est bien au-dessus des roues d’entrainement, refermer le tout et armer/déclencher au moins deux fois.

Rien de trop compliqué mais il faut faire attention à l’introduction de l’amorce dans la bobine, ce n’est pas le plus facile. Un témoin orange, sur la droite du capot à l’arrière, indique si le film est bien engagé.

Les piles, deux AA très classiques et peu chères, servent donc à alimenter le flash, la cellule et … le déclencheur. Donc sans elles, pas de photos possible.

Que penser de cet appareil ?

Si nous devions le considérer comme un compact, eu égard aux normes des appareils des années nonante, il est gros et massif, mais pas plus que ses concurrents de l’époque in fine.

Ceci dit, achetez un petit sac et une sangle pour rendre son port plus agréable.

Il est stable en mains et les commandes tombent bien sous les doigts, sans devoir chercher où elles sont (oui, l’Olympus XA est bien plus petit, mais faut aussi de petits doigts et de bons yeux pour s’en servir. Faut choisir !).

Un petit truc déconcertant, c’est le déclencheur, qui reste dans la veine des autres Hi-Matic : la course est longue et lorsqu’on appuie dessus, jusqu’au bout, il y a un petit bruit bizarre, sans doute dû au moteur de l’obturateur. Ça n’a aucune incidence sur la qualité de l’appareil, c’est juste en peu étrange, au début.

Son autofocus fonctionne bien mais rappelez-vous qu’il a 45 ans bien sonné. Il apprécie la lumière et ne le brusquez pas trop, il a besoin de prendre son temps pour vous délivrer le meilleur. S’il reste bien utilisable en photo de rue, par exemple, en photos de sport, il avouera bien vite ses limites. D’autant que vous n’avez pas les moyens de contourner l’utilisation de l’autofocus en recourant à des mesures manuelles.

C’est un appareil novateur car c’est le premier autofocus de la marque, avant le célèbre reflex Minolta 7000 AF mais il reste, paradoxalement, très proche des anciens Hi-Matic puisqu’il faut le charger soit même, régler la sensibilité du film, faire avancer la pellicule après chaque prise de vue. Le Minolta Hi-Matic AF2 résoudra ces anachronismes en 1982.

Reste qu’avec sa belle robe noire, il est beau (je sais, c’est subjectif) et qu’il est parfaitement capable de délivrer d’excellentes images.

Si vous en trouvez un dans un très bel état, avec son bouchon et son « sac tout prêt », il vous en coûtera maximum 50€. Ajoutez à cela que vous devrez refaire les mousses du dos, même si ça ne coûte pas très cher, il faut le faire.

Voilà, voilà … sans être vraiment rare il n’est pas très courant et il vous donnera l’occasion de photographier différemment, avec brio.

Bonnes photos.

Videos d’illustration.

Un peu de technique.

Pour le mode d’emploi, c’est par LA.

  • Boitier avec viseur

  • Format de film35mm

  • Transport de films manuel

  • Format d’image24 mm x 36 mm

  • Objectif Rokkor de 38mm ouvrant à f2,8

  • Autofocus par infrarouge

  • Filetage du filtre de 46 mm

  • Temps d’exposition de 1/430 ​​seconde à 1/8 seconde

  • Posemètre au CdS

  • Sensibilité des films prise en charge de 25 Iso à 400

  • Modes d’exposition par programme automatique

  • Paramètres d’exposition manuels. Non

  • Flash intégré

  • Vitesse de synchronisation du flash au 1/40 s

  • Support pour trépied

  • Pas de filetage du déclencheur pour câble

  • Retardateur

  • Alimentation x piles AA

  • Pays de production Japon

Des références.

 
 
 

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