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Le Minolta Hi-Matic 7s

  • Photo du rédacteur: latelierdejp
    latelierdejp
  • 26 août 2024
  • 9 min de lecture

Recherche rapide :

Préambule.

Ah c’est une constante, ça devient difficile de trouver de vieux appareils sur les brocantes, sauf des Kodak Instamatic, des Agfa Clic et Clac, des Bilora, des Dacora, etc. peu intéressants.

Si on veut trouver des appareils un peu plus croustillants, ça devient vraiment ardu, ou alors à des prix délirants : « j’ai été voir sur Internet, ça se vend entre 180 et 250€ ce modèle ! ».

Impossible de discuter et d’argumenter avec ce genre de vendeurs qui ne prennent pas en compte la valeur moyenne de ce qui est vendu (et pas ce qui est offert à la vente) ni le fait qu’ils sont pour la plupart incapables de dire si l’appareil fonctionne et comment (« j’ai pas de pile pour le tester » et quand vous ouvrez le compartiment, il est plein d’oxydation !).

Mais il reste l’espoir ténu de découvrir parfois une pépite, comme ce Minolta Hi-Matic 7s, dans sa gaine en cuir.

Un peu d’histoire.

La saga des Minolta Hi-Matic commence en 1962 (quelle bonne année !). Ce sont des télémétriques à objectif fixe, comme les Canonet ou les Yashica Minister et Electro, concurrents de l’époque (pour ne citer qu’eux).

Pour l’anecdote, le Hi-Matic, premier du nom, a également été produit par la société américaine Ansco qui a baptisé sa version Autoset. Le Hi-Matic/Autoset a acquis une renommée internationale lorsque l’astronaute américain John Glenn en a emmené un dans l’espace lors de son vol spatial Friendship 7. L’inclusion du Hi-Matic dans le vol Friendship 7 a probablement inspiré le nom du modèle suivant, le Hi-Matic 7.

Le premier Hi-Matic 7 voit le jour en 1963. C’est le second appareil présenté par Minolta sous ce nom. Déjà il va marquer les esprits : cellule au CdS située sur l’objectif, télémètre couplé avec correction de la parallaxe, mode entièrement automatique ou manuel avec l’aide du posemètre et une optique de 45mm ouvrant à f1,8 construite avec 6 éléments en 4 groupes (distance de mise au point minimale de 90cm ; diamètre de filtres de 55mm).

Pour le reste, il reprend les caractéristiques de l’appareil précédant (le Hi-Matic de 1962), à savoir : un obturateur central avec des vitesses du quart de seconde au 1/500s, une pile au mercure (PX625), la lecture de la cellule dans le viseur par une échelle EV, pas forcément pratique et qui demande un peu d’habitude.

Et puis, en 1966, c’est au tour du Minota Hi-Matic 7s de faire coucou au monde, en même temps qu’un autre best-seller de la marque, le Minolta SRt -101.

C’est plus une correction esthétique qui nous attend mais quelques bonnes choses en plus font apprécier à sa juste valeur le 7s : la possibilité de compenser le contraste (comme sur le Srt 101), l’apparition d’une griffe porte-flash avec contact central et un témoin de chargement du film.

On reste sur une machine tout en métal, rassurante et fiable.

La littérature Minolta présentait le 7S comme « C’EST UNE APPAREIL PHOTO QUI PENSE… ET UNE APPAREIL PHOTO D’HOMME PENSANT ». Allusion à peine déguisée aux trois modes de fonctionnement : automatique, semi-automatique et manuel.

C’est seulement dix ans plus tard qu’apparaitra le Hi-Matic 7SII (1977), doté d’un objectif Rokkor 40 mm f1.7 légèrement plus rapide. Ce nouveau modèle est plus compact et plus léger que le 7S, une tendance de conception qui était un signe des temps car les fabricants d’appareils photo maintenaient leurs coûts de fabrication à un niveau bas tout en rivalisant pour une place de premier plan sur le marché grand public. La concurrence était féroce (déjà) en ce temps-là …

Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que j’apprécie la marque Minolta, disparue trop tôt. Mais elle n’a jamais été d’une grande simplicité dans le nom de ses modèles car le Minolta 7s succède à un Minolta … 9 et le Hi-Matic 7s II sera suivi d’un 11 !

Mais ces soucis de nomenclature ne concernent que les collectionneurs, nous, nous recherchons plutôt l’appareil qui va nous faire vibrer et que l’on aura plaisir à utiliser. Ce Hi-Matic 7s en fait partie, incontestablement.

Présentation du Hi-Matic 7s.

J’avoue aimer son esthétique très sobre, voire minimaliste. Un bon rectangle de métal, fiable et performant.

Minimaliste dans la forme mais pas dans ses prestations. Comme je le citais un peu plus haut, il a bénéficié des avancées du SRt-101.

Notamment le système de mesure de la lumière, placé sous le sigle CLC marqué sur l’objectif. CLC pour Contrast Light Compensator . Un système de mesure composé en fait de 2 cellules au CdS : une « regarde » vers le bas de l’image et l’autre vers le « haut » de celle-ci. Un calcul est ensuite effectué sur la moyenne du contraste des deux afin de donner la meilleure exposition possible. Si les différences de contraste sont minimes, la valeur d’exposition est calculée sur une moyenne. Par contre, si les écarts sont importants, l’exposition est pondérée pour favoriser une exposition accrue de la moitié la plus sombre de la scène.

Soyons cependant raisonnable : en cas de fort contraste (soleil de face), l’appareil aura des difficultés et il y aura du flare. L’utilisation d’un bon vieux pare-soleil en caoutchouc (diamètre 55mm) est toujours utile (ou même un plus moderne si on veut).

Attention, la pile d’origine au mercure (PX625) de 1,35v peut être remplacée par une pile Weincelle MRB625 zinc-air ou un adaptateur et une pile zinc-air de 1,35v. Le C.R.I.S. Adaptateur MR-9 utilise une cellule moderne à oxyde d’argent 386 plus petite et corrige sa tension de sortie pour la caméra.

Ensuite, le 7s a un obturateur programmé entièrement automatique Seiko – LA avec commande manuelle. Il offre, comme écrit plus haut, des vitesses de 1/4s à 1/500s plus une pose B et un retardateur de +/- 10s.

Pour mémoire, les obturateurs centraux ont plusieurs avantages : ils sont très silencieux, ne génèrent pas de vibrations et sont synchronisés à toutes les vitesses pour les flashs.

Cet appareil fonctionne qu’il y ait une pile ou pas. Pour rappel, celle-là n’alimente que la cellule.

Pour les commandes, voyez l’éclaté ci-dessous, très classique.

Petite particularité qu’on aime ou pas, l’échelle EV.

Dans le beau viseur du Minolta Hi-Matic 7S, clair et spacieux, vous verrez une aiguille qui se positionne à droite pour vous indiquer la valeur EV retenue par la cellule. C’est cette valeur, reportée sur une petite fenêtre placée sur le haut de l’objectif, qu’il vous faut théoriquement chercher à obtenir en choisissant un couple vitesse/diaphragme. Le nombres défilent dans un sens ou l’autre à mesure que vous tournez les bagues.

Quand vous chargez un film dans l’appareil, vous réglez la sensibilité (de 25 à 800Asa) avec la petite tirette sous l’objectif. Imaginons un film de 200 Asa : sachant que la plus petite ouverture de l’appareil est f1,8 et la vitesse la plus lente à main levée de 1/8s (sur un objet statique bien sûr), vous aurez une valeur EV de 6.

Ce chiffre est tout ce dont vous devez vous souvenir maintenant tant que le film est dans l’appareil photo. Une fois que le compteur a dépassé le chiffre 6 sur l’échelle d’exposition du viseur, vous êtes prêt. Vous pouvez désormais régler l’obturateur sur A ou l’ouverture, voire les deux. Ou réglez votre vitesse et votre ouverture manuellement. Tant que l’EV est supérieur à 6, ça va. Il faut un peu d’habitude mais le système n’est pas mauvais.

Pour faire la mise au point, il faut tourner la bague des distances. Vous verrez alors l’image qui se découpe et se dédouble dans le rectangle central. Il faut la faire coïncider pour que ce soit net. Il est parfois difficile d’effectuer une mise au point millimétrée avec ce système qui caractérise tous les appareils télémétriques de la même trempe, produits à la même époque.

Pour vous aider, le viseur corrigé pour la parallaxe est d’une teinte bleuâtre et le patch du télémètre, jaune, pour les rendre bien visibles. Ces deux couleurs offrent un contraste naturel, ce qui permet de voir facilement le patch de mise au point.

Une option alternative consiste à prérégler la distance adéquate en tournant la bague sur la valeur de votre choix, et à fermer le diaphragme si la lumière le permet, pour bénéficier d’une zone de netteté assez large, dans laquelle vous essayez de placer votre sujet. Une technique souvent utilisée par les photographes de rue notamment, qui s’efforcent d’agir rapidement et de rester discrets.

Le 7s est équipé d’un objectif Rokkor-PF de 45 mm ouvrant à f1,8 (jusque f22). Alors qu’un objectif « classique » aurait une distance focale de 43 mm (puisque c’est la diagonale du cadre du film 35 mm), la plupart des marques avaient opté pour un objectif normal de 50 mm, voire 55 mm, dans les années 1960 et 1970.

Pas Minolta, qui a opté pour des objectifs « classiques » de 45 mm jusque dans les années 1980. L’histoire raconte que plus les objectifs sont proches de la distance focale idéale de 43 mm, plus leurs images paraissent naturelles puisqu’elles se rapprochent davantage de notre largeur de vue naturelle. Soit, retenons que l’objectif Rokkor-PF 45 mm est très bien traité et très bien corrigé, même en grande ouverture. Les images sont nettes et uniformément exposées.

Il faut encore noter que la focalisation du Minolta Hi-Matic 7S est extrêmement courte. Cela signifie que l’appareil photo peut être mis au point très rapidement, sans avoir besoin d’un long déplacement sur la bague des distances pour mettre au point le patch du télémètre. À quel point c’est court ? Eh bien, la focalisation complète n’est que de 45 degrés : on passe de l’infini à 0,9 mètre en un huitième de tour complet ! Très utile pour la photographie de rue et la photographie à réponse rapide.

J’imagine que tout ça vous donne envie de l’essayer ?

Pour mettre un film dans la chambre, n’essayez pas d’arracher la manivelle de rembobinage, ce n’est pas elle qui actionne le verrou du dos mais bien une tirette placée sur la côté gauche de l’appareil.

Dans la chambre, la bobine réceptrice est surdimensionnée et pourvue de larges fentes pour vous simplifier la mise en place de l’amorce du film. Ensuite, un témoin, sous le levier d’armement, vous indique si le film est bien en place et avance correctement (système SLS).

Voilà, vous avez un film dans la chambre, mis une pile dans le logement ad hoc, réglé la sensibilité du film ?

Il vous reste à sortir et le tester …

En promenade, deux options s’offrent à vous : soit le porter avec le « sac tout prêt » en cuir qui l’accompagne normalement, soit lui monter une lanière autour du cou confortable (il fait quand même 720gr nu) ou encore une lanière de poignet.

Vous verrez, c’est un appareil attachant.

Si vous voulez avoir une idée de photos prises avec un Hi-Matic 7s, c’est par LA.

Que penser de ce Hi-Matic 7s ?

Comme la plupart des appareils de cette époque, il est remarquablement construit, fait pour durer. L’exemplaire que j’ai acquis à l’air de sortir du magasin ! Bon, son ancien propriétaire a cru bon de noter ses coordonnées dans le sac tout prêt et de coller un pense-bête à l’arrière de l’appareil, mais ça fait aussi partie de l’histoire du Minolta, je les laisse.

Sa facilité d’utilisation et son agrément en font un compagnon de sortie recherché.

Il faut un peu s’habituer à l’échelle EV mais on comprends vite le principe.

La course du levier d’armement peut surprendre mais on s’y fait (et on peut armer par « à coups »). Tout comme la course du déclencheur, assez longue (qu’il faut anticiper lors des photos sous faible éclairage, pour éviter les flous de bougé).

C’est réellement un très bel appareil.

On n’en trouve pas aussi facilement que les Electro 35 ou les Minister de Yashica, mais ils ne sont pas rares pour autant.Comptez quand même sur une fourchette de 40 à 60€ pour un très bel exemplaire.

Videos d’illustration.

Un peu de technique.

Pour le mode d’emploi, c’est par ICI.

Spécifications techniques du 7S

Caméra télémétrique automatique 35 mm avec œil électrique CdS

Objectif : Rokkor PF 45mm f/1.8 Construction : 6 éléments en 5 groupes Angle de vue : 52° Diaphragme : échelle d’ouverture gravée de f/1,8, f/2,8, f/4, f/5,6, f/11, f/16, f/22 (en fonctionnement manuel) Support de filtre : 55 mm, à visser Monture de pare-soleil : 57 mm, à clipser Obturateur : obturateur programmé entièrement automatique SEIKO-LA avec commande manuelle. Fonctionnement automatique : EV 5,7 (f/1,8 à 1/15 sec.) à EV 17 (f/22 à 1/250 sec.) Fonctionnement manuel : B, 1/4, 1/8, 1/15, 1/30, 1/60, 1/125, 1/250 et 1/500 sec. Contact synchronisé : contact X (l’ampoule de classe M se synchronise à 1/30 sec., flash électronique à toutes les vitesses). Le flash dédié est l’Electroflash 20 (nombre guide de 20) Retardateur : délai d’environ 10 secondes en commande manuelle. Enroulement du film : type à levier, enroulement rapide, s’arme automatiquement, fait avancer le film et le compteur de film et empêche la double exposition. Méthode d’enroulement : une seule course complète ou plusieurs courses courtes. Distance d’enroulement : 220° Compteur de film : le compteur à réinitialisation automatique indique le nombre d’images exposées. Rembobinage du film : manivelle de rembobinage rapide Taille du cadre : 36 mm x 24 mm Viseur à cadre lumineux teinté avec correction automatique de la parallaxe. Aiguille du compteur : l’aiguille dans le viseur affiche le numéro EV approprié, un avertissement de sur/sous-exposition. Mise au point hélicoïdale directe couplée à un télémètre superposé. Distance de mise au point minimale : 90cm Mesureur d’exposition : posemètre CLC (Contrast Light Compensator) intégré dans le barillet d’objectif couplé à l’obturateur programmé, compense automatiquement les filtres ou les accessoires d’objectif. Plage de vitesse du film : ASA 25-800, DIN 15-30 Plage de travail : EV 5,7 (F/1,8 à 1/15 sec.) à EV 17 (f/22 à 1/250 sec.) avec n’importe quel film. Batterie : 1,35 V, pile au mercure en forme de bouton (maintenant remplacée par du zinc-air) pour les applications photographiques.

Autres caractéristiques : SLS (Safety Loading Signal) indique le chargement et le transport corrects du film. Chargement facile grâce à une bobine réceptrice à plusieurs emplacements spécialement conçue. Contact flash sans fil et cordon.

Hauteur : 82mm, Largeur : 140mm Profondeur : d’avant en arrière, objectif compris : 47 mm Poids : 720g

Des références.

https://www.suaudeau.eu/memo/histoire/Les_Hi-matic/Minolta_Hi-Matic.html, https://www.filmisundead.com/test-avis-minolta-hi-matic-7s/, https://collection-appareils.fr/x/html/appareil-1044-Minolta_Hi-Matic%207s.html, en français ; http://camera-wiki.org/wiki/Minolta_Hi-Matic_7s, https://johanniels.com/minolta-7s/, https://mattsclassiccameras.com/rangefinders-compacts/minolta-himatic-7s/, https://www.35mmc.com/27/07/2021/minolta-hi-matic-7s-and-a-sentimental-journey-discovering-true-optical-prints-by-shawn-granton/, https://filmphotography.eu/en/minolta-hi-matic-7s/, https://www.lomography.com/magazine/242810-minolta-hi-matic-7s-it-sings-1966, https://www.678vintagecameras.ca/blog/rangefinder-profile-minolta-hi-matic-7s, http://www.alexluyckx.com/blog/2015/04/20/ccr-review-8-minolta-hi-matic-7s/, https://minoltaflashback.com/7s-7sII.html, en anglais

 
 
 

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