top of page

Le Minolta 9000 AF – Minolta Maxxum 9000 – Minolta α – 9000

  • Photo du rédacteur: latelierdejp
    latelierdejp
  • 25 juin 2024
  • 11 min de lecture

Recherche rapide : Videos d’illustration

Préambule.

Vous le savez – je l’écris assez souvent – je ne suis pas collectionneur, simplement curieux d’un tas d’appareil que j’ai pu connaître, dont certains qui me faisaient rêver à mes début de photographe, et surtout de ceux que je ne connais pas, pour le plaisir de la découverte. Deux siècles de photographie, ça laisse de quoi se passionner un (long) moment !

Cependant, il y a quand même quelques appareils que je voulais acquérir, pour les garder et les utiliser quelque fois, quand j’ai le temps de l’argentique, plus lent, plus réfléchi, plus exigeant aussi.

Parmi ceux-ci (je crains que la liste en soit pas exhaustive), il y a le Canon A-1, le Rolleiflex, le Yashica Mat 124 G, le Nikkormat FTn, le Nikon F2, le Mamiya 645 Super et ce Minolta 9000 AF.

Je pense aussi l’avoir déjà écris, je trouve que la marque Minolta est trop vite tombée dans les oubliettes de l’histoire photographique, parce que trop précocement disparue. Pourtant elle a écris quelques belles pages de cette histoire qui nous fait frémir, comme ce premier autofocus au monde, le 7000 AF, comme les SR-1 et 7, le Srt 101(un succès phénoménal), comme le XG-7 et son grand-frère, le XD-7, le Dynax 5, les Hi-Matic, le Minolta CL, les premiers appareils digitaux, … il y en eut tant.

Celui-ci je l’ai acquis grâce à la collection pour laquelle j’ai commis un article. Et je le voulais vraiment car c’est le summum de son époque (soyons fou, je rêve aussi du Minolta Alpha 9 de 1998).

Un peu d’histoire.

Pour une fois, je vais la faire courte … car je l’ai déjà écrite dans les articles consacrés aux Minolta sur le site. Et puis le travail de Monsieur Suaudeau à ce sujet est remarquable et il ne sert à rien de réinventer la roue !

Donc, pour résumer très fort, la société à débuté la construction d’appareils photo en 1929 au Japon pour cesser de le faire en 2003, date à laquelle elle fusionne avec Konica. Mais la fin des appareils photo Minolta c’est en 2006 qu’elle est entérinée, avec la vente des brevets et technologies de ses optiques et réflex à Sony … qui les laissera encore vivre un moment en rebaptisant les Dynax en Alpha.

La marque a copié pas mal d’appareils allemands à ses débuts (comme tous les autres) mais elle a assez rapidement présenté des modèles innovant, tant en TLR (appareils à double objectifs) qu’en télémètres à objectifs fixes ou interchangeables et en reflex. Elle fut d’ailleurs, des années quatre-vingt à nonante, le leader absolu dans ce dernier domaine. Sa seule « erreur » fut de ne jamais être parvenue à investir le monde des reflex professionnels, dominé par Nikon et Canon. Elle avait pourtant des appareils souvent plus avancés technologiquement mais elle a manqué de visibilité, le marché des professionnels tirant vers le haut les ventes de reflex haut de gamme, plus rentable.

Paradoxe, elle était toutefois la marque qui vendait le plus aux amateurs désireux de posséder un reflex « facile », grâce à la technologie sous-jacente, et d’excellente qualité photographique.

Elle eut aussi le tort d’être (encore) dans les pionniers du numérique (1995), mais le marché n’était pas encore prêt et sa trésorerie n’a pas tenu le coup malgré des progrès significatifs dans les ventes.

Comme je l’écrivais plus haut, des années soixante à septante, c’est Nikon qui occupait le marché des reflex pro grâce à son F (1959) simple mais quasi indestructible.

Dans les années septante, Canon y met un pied grâce à son F-1, plus sophistiqué et presque aussi solide.

Des professionnels utilisaient bien du Minolta, en second boitier, au même titre que les Pentax Spotmatic par exemple. Un peu comme les derniers remparts ou ceux que l’on pouvait sacrifier si besoin …

Mais ce qu’ils voulaient chez Minolta, c’était proposer du matériel pro qui pourrait rivaliser avec les F2 de Nikon et les F-1 de Canon. Alors ils ont sorti un appareil innovant, avec un obturateur électronique et le calcul de l’exposition automatique, le Minolta XM.

Hélas, encore une fois, ils ont eu raison trop tôt : les professionnels y viendront plus tard … avec Nikon et Canon !

La frilosité des rédactions des journaux devant du matériel non encore éprouvé fut le principal frein.

Finalement Minolta devient le best-seller des amateurs – experts à qui il offrait de constante évolution, comme sur les XD-7 et XD-11 qui proposaient plusieurs modes d’exposition, avant de proposer le X-700 MPS qui avait déjà un mode programme.

Présentation du Minolta 9000 AF.

Enfin vint le Minolta 7000 AF, en février 1985, le premier reflex autofocus au monde avec les optiques dédiées, proposant de multiples modes d’exposition, un moteur intégré et un autofocus fiable.

Un coup d’éclat, qui entrainait une rupture dans ce que la marque proposait, et vis-à-vis de la concurrence aussi. Tout le monde fourbissait depuis quelques années de velléités pour l’autofocus et Minolta a coiffé tout le monde sur le poteau, confortant sa position de leader, toujours chez les amateurs exigeants.

Et pourtant ceux-ci ont râlé dans un premier temps car le nouvel appareil utilisait aussi une toute nouvelle monture, la A : une came située sur l’appareil assurait un contact mécanique avec l’objectif et 5 contacts électriques assuraient un contact électrique avec une puce située dans le fut de l’objectif et qui donnait des informations sur la distance focale, l’ouverture maximale et minimale. Plus tard, 3 autres contacts seront ajoutés pour contrôler les moteurs internes des objectifs et les informations de distance de mise au point pour la gestion de l’exposition au flash.

Ce que l’on sait moins c’est que toujours obsédé par leur volonté de proposer du matériel professionnel, chez Minolta ils avaient aussi développé un autre appareil, avant même le 7000, qui sera aussi lancé en 1985 mais un peu plus tard que le 7000, la cible n’étant pas la même et dans ce cas, le marketing a toujours raison !

Voici donc le Minolta 9000 AF, la version professionnelle : il perd le moteur intégré pour garder un bon vieux levier d’armement, très silencieux (plus que le moteur en tout cas), bien qu’il soit motorisable grâce à un « winder » bien plus svelte que le moteur du 7000 et qui propose une mise au point automatique et un autofocus fiable.

Que l’on ne s’y trompe pas, ce Minolta 9000 AF ou Maxxum 9000, ou α-9000 est une première mondiale : celle de la proposition d’un appareil professionnel qui fera la transition entre les appareils électro-mécaniques et ceux de la nouvelle génération en devenir, tout électroniques. Il a déjà tout : autofocus fiable, motorisation optionnelle, mode programmes et manuel mais il laisse encore la part belle au photographe.

L’engin dégage quelque chose de solide : le corps est entièrement métallique et sa robe noire, exclusivement, son poids (710 gr nu), son ergonomie qui oscille encore entre tradition (manivelle de rembobinage) et modernité (cadran à cristaux liquide).

Alimenté par 2 piles AA très communes, il est économe et facile à mettre en œuvre, partout dans le monde. Vous pouviez opter pour un winder (un armement automatique, le AW-90 ), ou un « vrai » moteur offrant jusqu’à 5i/s (le MD 90 qui pouvait être équipé soit du pack batterie BP-90M alimenté par 12 piles de type AA, soit d’un pack Ni-CD, le NP-90M).

Des dos interchangeables permettent l’impression de données sur le film (date par exemple), une mesure multi-spot, avec une pondération automatique en option par moyenne (Average), centrale (Center), haute lumière (Highlicht) et ombre (Ombre) ainsi que des courbes de programmes définissables par le photographe ou ajoutent des mode d’exposition supplémentaires, voire même un dos qui permet d’utiliser des films de 100 vues dans des cassettes spéciales. Les différents dos fournissent encore le bracketing automatique.

Plus fort, le dos SB-90 ou SB-90S permet même la capture … numérique sur disquette ! Heu, avouons qu’il n’était guère pratique : très gros, la résolution offerte était de 640x480px (0,38mpx) avec un recadrage 4x et il fallait retirer le miroir pour l’installer. Disons qu’il avait le mérite de marquer les esprits !

Son obturateur, à rideau métallique vertical contrôlé électroniquement, est capable d’un temps d’exposition de 30s à un extrêmement court 1/4000s , ainsi que d’une synchronisation flash jusqu’à 1/250s tant en mode programme que manuel et priorité à l’ouverture (mode A) ou priorité vitesse (mode S).

La cellule (le posemètre en fait) permet la gamme habituelle des modes d’expositions telles que nous les connaissons : automatique, priorité vitesse, priorité ouverture et manuel. La mesure est intégrale à prédominance centrale ou spot, que l’on peut encore affiner en utilisant la mémoire d’exposition pour corriger jusqu’à 2,3 Ev.

L’autofocus permet une mise au point rapide tant sur les sujets statiques que sur ceux en mouvement grâce à une mise au point continue.

Comme tout bon appareil destiné aux professionnels, le Minolta 9000 AF accepte toute une série de verre de visée différents, un bouton pour l’aperçu de profondeur de champ, le viseur éclairé et un oculaire intégré pour éviter les lumières latérales lors de la visée.

Bien évidemment, il est compatible avec les accessoires Minolta AF : la gamme complète des objectifs à monture A, les flashs et les dos pour lesquels nous avons déjà écris un mot.

Un mot sur l’ergonomie de l’engin, car Minolta voulait vraiment que cet appareil soit destiné aux habitudes, voire aux manies des photographes professionnels.

Ainsi la question des commandes. Sur les reflex embarquant de l’électronique, les différents fabricants tâtonnaient encore pour proposer la meilleure formule. Par exemple, Pentax avait lancé, en 1979, les boutons-poussoirs (Pentax ME Super), que Minolta a repris sur le 7000 AF.

L’ennui avec ces boutons-poussoirs, c’est le manque de retour « tactile » : l’ai-je bien enfoncé ou pas ?

Pour contourner cette difficulté, sur le Minolta 9000 AF, on inaugure des interrupteurs à bascule, pour les boutons de vitesse ou, sur la monture de l’objectif, pour les ouvertures. Et puis il y a la molette de mode et l’écran LCD.

Cette grosse molette, autour de l’affichage à cristaux liquides, permet de choisir les modes : programme priorité vitesse ou ouverture, manuel. De l’autre côté, un sélecteur rotatif permet de choisir entre la mesure globale ou 3 modes de mesure spot (normal, privilégiant les hautes lumières ou privilégiant les basses lumières).

Tout ne sera pas retenu par la suite mais il faut avouer qu’ils avaient tenté de tout bien penser pour le confort du photographe.

Seul Canon, avec sa gamme EOS, va installer un standard qui sera mainte fois copié avec sa roue codeuse et son trèfle pour sélectionner les modes de photographie (roue PSAM)

Et puis il y a cette singularité, que j’ai évoquée rapidement mais qui doit retenir notre attention : le 9000 AF est le seul reflex autofocus qui bénéficie d’un levier pour armer l’obturateur et faire avancer le film et il est aussi le seul à encore posséder une manivelle pour le rembobinage.

A elle seule elle mérite le détour : on tire sur le bouton rond, qui est de fait la « manivelle » et on désaxe celle-ci pour en faire la manivelle de rembobinage la plus confortable que je connaisse. Et, petite astuce, elle est munie d’un minuscule point blanc, qui vous indique que le film est bien accroché car il tourne avec l’avance du film.

Bon, voyons voir concrètement comment fonctionne ce Minolta.

A côté du levier d’armement, vous avez un petit interrupteur ON/OFF et une troisième position qui active les bips qui indiquent si la mise au point est correcte.

A côté du levier d’armement toujours, la molette qui entoure l’écran LCD. Sur cet écran vous verrez les indications de vitesse, d’ouverture, le nombre de photo, l’état de la pile. Il est moins complet que les indications que vous aurez dans le viseur, partant du principe que le photographe doit avoir toutes les informations devant les yeux, directement.

Personnellement, je regrette la touche du déclencheur, affleurante et pas facile à percevoir mais d’une grande douceur et, surtout, discret.

La plage de vitesse est large : de 30 secondes à 1/4000 de seconde par pas d’un ou d’un demi-arrêt selon le mode d’exposition. Les modes d’exposition sont les suivants : manuel, programme de défilement, priorité ouverture et vitesse. Ils sont sélectionnés en faisant tourner un grand disque situé à droite du pentaprisme, qui possède en son centre un panneau d’information LCD qui fournit curieusement moins d’informations que le viseur intérieur.

Viseur lumineux, qui couvre 94% de l’image totale, qui possède un correcteur dioptrique et un rideau pour éviter les entrées de lumière en cas de pose longue (comme sur le F-1 de Canon).

Les commandes dans le viseur s’allument automatiquement si la luminosité est faible. Il renseigne sur le mode d’exposition, la vitesse, l’ouverture, la sensibilité du film, la valeur du la compensation d’exposition, l’échelle de mesure de l’exposition en mode manuel et le mode de mesure. Comme je l’écrivais, pas besoin de quitter le viseur des yeux pour savoir maîtriser l’appareil.

De l’autre côté du prisme, la molette qui permet de sélectionner le type de mesure : à côté de la mesure SPOT il y a deux lettres, H pour highlights ou hautes lumières et S pour shadows ou ombre. La mesure dans ce cas continue d’être spécifique, mais en appuyant sur le bouton AEL (verrouillage de la mesure) deux choses se produisent simultanément : la mesure varie en 2 stops, sur ou sous-exposition selon qu’il s’agit de hautes lumières ou d’ombres, et ladite mesure est verrouillée. La position AVERAGE est celle de la mesure intégrale avec pondération centrale. C’est très bien pensé et pratique.

Toujours près de cette molette, un petit bouton marqué +/- qui permet de régler la compensation d’exposition et un second, pour le réglage de la sensibilité (Iso). La plage de compensation est de 4 niveaux de haut en bas, échelonnés par demi-arrêt, et la plage de sensibilité ISO réglable manuellement est comprise entre 6 et 6 400 (25 à 5 000 avec le code DX).

Que nous propose encore le 9000 AF ? La possibilité de faire des multi-expositions, une connexion pour le déclenchement par câble ou une télécommande, un retardateur électronique d’environ 10 secondes, le contrôle du flash TTL, l’indication du temps passé en pose B, le passage automatique en vitesse de synchro avec un flash dédié.

Que penser de ce Minolta 9000 AF ?

Incontestablement, Minolta a mis les petits plats dans les grands avec cet appareil.

Pour son époque, il était incontestablement le plus sophistiqué et l’un des mieux pensés.

Aujourd’hui, nous qui sommes habitués à des autofocus qui voient à la limite plus vite que nous (AF prédictif), allons trouver que l’autofocus du 9000 AF est poussif.

A l’époque aussi, les photo reporters spécialisés dans le sport lui ont fait le même reproche et ils devront attendre 1988 pour le Nikon F4 ou 1989 pour le Canon Eos 1 pour avoir des systèmes de mise au point qui s’approchaient des vitesses nécessaires à leur métier.

Dès lors, malgré toutes ses énormes qualités, le 9000 AF n’a pas créé la surprise comme le Minolta 7000 AF. In fine, il devenait le nec plus ultra des amateurs très exigeants.

Mais rendons à Minolta ce qui lui appartient : le 9000 AF a bien été le premier appareil professionnel à proposer un système autofocus fiable et performant, qui apportait aussi un ensemble d’aides qui faisaient rougir ses concurrents.

Encore une fois, il eut le tort d’être le premier dans un monde qui n’était pas encore prêt à le recevoir.

De nos jours, si vous tâtez de l’argentique ce n’est pas dans le cadre de reportages sportifs mais sans doute le paysage, le portrait, la rue. Là, son autofocus vous convaincra facilement de sa facilité d’utilisation et de la qualité de son système d’optiques.

Ceci étant, vous devrez faire attention à deux choses : la première est esthétique et se contourne facilement. Il s’agit du caoutchouc employé pour les poignées, qui a tendance à s’écailler et à tomber. Dans ce cas, soit vous laisser l’appareil à nu ou vous recouvrez les surfaces de cuir synthétique.

La seconde est un peu plus gênante mais pas rédhibitoire non plus : il s’agit cette fois de l’écran LCD qui, avec les années, à tendance à « couler ». Dans le meilleur des cas – et le plus souvent – c’est un bord ou l’autre qui est atteint ; dans le pire des cas l’écran est illisible. Mais rappelez-vous que le viseur porte plus d’informations que cet écran.

L’appareil que je vous ai présenté était équipé d’un judicieux 28 -85mm ouvrant à f3,5 – 4,5, qui va a merveille avec cet appareil polyvalent et fichtrement bien fait.

Ce n’est pas un appareil très courant, son prix s’en ressent. Comptez au moins 150€ pour un exemplaire en très bel état. C’est le prix de l’excellence.

Des videos d’illustration.

Un peu de technique.

Pour le mode d’emploi, c’est par ICI.

Boîtier d’appareil photo reflex entièrement automatique (exception : avance manuelle du film) Fabricant : Minolta Année de lancement : août 1985 Film 35 mm codé DX avec des vitesses de 6 à 6 400 ASA Monture Minolta AF Mise au point par autofocus à détection de phase TTL Obturateur à plan focal avec des vitesses de 30 secondes. à 1/4000 sec. Mesure : TTL, pondérée centrale ou mesure spot Exposition : modes contrôlés par programme, mode manuel, mode priorité à l’ouverture ou mode priorité à l’obturation Flash : sabot pour flashs AF Minolta, fonctionnement contrôlé TTL, obturateur synchronisé pour les vitesses 1/60, 1/125 et 250 sec. Viseur pentaprisme, correction dioptrique Affichage : écrans LCD sur le corps et dans le viseur Avance du film : Levier et manivelle de rembobinage, enrouleur automatique disponible Poids : 645 g nu Dimensions : 53 × 92 × 139 mm

Des références.

 
 
 

Posts récents

Voir tout
Où sont les jeunes ?

<p>Acheter un appareil argentique et éviter les galères . Facile, il suffit de parcourir les bourses, les foires, les manifestations dédiées. Vous aurez les conseils, le droit de toucher et manipuler

 
 
 

Comments


​© 2023 par VIE URBAINE. Créé avec Wix.com

LatelierdeJP© Copyright
  • Flickr Icône sociale
bottom of page