Le Konstruktor de chez Lomogaphy
- latelierdejp
- 24 mai 2023
- 5 min de lecture
Voici comment se présente le Konstructor au premier abord.

Eh oui, il s’agit d’un appareil tout en plastique, à construire soi-même !
Bon, là où je suis moins d’accord, c’est qu’ils prétendent que c’est le premier appareil au monde à monter soi-même, alors je vous renvoie à l’article que j’ai consacré au SLR Haynes, qui disait la même chose !
Par contre, là où je les rejoins, c’est que c’est une manière amusante et intéressante de comprendre comment fonctionne un appareil photo, dans les grandes lignes puisque celui-ci est tout mécanique, bien évidemment.

Celui que je vous présente, je l’ai acheté « tout fait » sur une brocante. J’avoue que celui qui l’a monté (un collectionneur d’appareils photos en fait) a bien respecté les instructions et il est très bien assemblé.

Preuve aussi que les découpes sont propres et que les pièces s’ajustent parfaitement, un bon point sur le kit.
Mais voyons voir de plus près :
l’appareil est équipé de 2 modes de vitesses, le « N » pour les expositions normales (1/80s), et le « B » pour les poses longues.
le déclencheur permet les expositions multiples chères à la marque
un filetage pour trépied est prévu
il peut même être accompagné d’un flash soit en choisissant le kit Konstruktor F ou avec les flashs de la marque
il possède un compteur de vue … manuel
et, cerise sur le tournevis, il est le premier reflex de la marque a offrir la mise au point, en tournant simplement la bague de l’objectif à la distance choisie (50mm ouvrant à f10). Heu, le viseur à miroir de type tunnel ne tient pas compte des modifications de distances, ne rêvons pas, mais vous aurez droit à une petite loupe amovible pour peaufiner votre prise de vue
et si le cœur vous en dit, celui que vous achèterez dans sa boite vous propose des autocollants pour le personnaliser à l’envi.
De quoi aurez-vous besoin pour construire cet appareil ?
De calme … et d’une place nette pour ne pas perdre les petites pièces et les minuscules vis et d’environ une ou deux heures devant vous. Le tournevis est fourni dans la boite !
Si vous avez peur de rater quelque chose du mode d’emploi, pas trop mal fichu au demeurant, avec un peu d’attention et de jugeote, rassurez-vous, il existe des tas de videos pour vous aider, comme celle-ci dessous.
De ce que j’ai pu lire à son sujet, le seul regret de certain est de constater que la chambre est pré-montée. Comme il s’agit là de la pièce sans doute la plus « technique », c’est un peu compréhensible mais frustrant pour les plus intrépides.
Je vous suggère de lire aussi le témoignage de LaFilleRenne, qui teste toujours des tas d’appareils farfelus ou oubliés.
Le fonctionnement de l’engin est on ne peut plus simple :
ouvrir la chambre en manœuvrant le gros verrou sur la gauche du boitier
glisser la cartouche en soulevant un peu la molette de rembobinage
tirer l’amorce jusqu’à l’encoche de la bobine réceptrice, fixe, en veillant bien à rester sur la roue dentée
tourner doucement et à la main le film pour commencer à l’enrouler sur le support
refermer le dos et re-clipser le verrou
faire encore deux tours complets pour se mettre en position de la première vue
mettre le compteur de vue sur le chiffre 36 ou 24 (le compteur décompte les vues)
armer l’obturateur avec le levier, à gauche de l’objectif
ouvrir le viseur de poitrine pour cadrer votre sujet
régler la distance avec la bague d’objectif (de 50cm à l’infini)
vérifiez que vous avez bien réglé la vitesse en plaçant le curseur sur I ou sur B
appuyer sur le déclencheur pour la première vue
Quelques remarques cependant :
le verrou est largement dimensionné et si vous l’avez bien monté, il tient fermement
la construction est solide, les plastiques bien rigides et les rainures de la chambre/boitier devraient assurer une bonne étanchéité à la lumière (en fait les plastiques sont de meilleure qualité que sur les Diana et Holga, par exemple)
lorsque vous tirez sur la bobine de rembobinage, allez-y en douceur pour ne pas tout arracher, il faut la soulever en deux temps
le chargement du film se fait assez facilement, la fente de la bobine réceptrice est juste calculée pour y glisser une amorce standard et un discret « clic » vous indique que vous êtes prêt à déclencher (comme sur les anciens appareils mécaniques)
le viseur poitrine est rigolo mais franchement peu rapide à mettre en œuvre car il faut soulever le couvercle et puis mettre en place chacun des volets (et si vos ongles sont courts, bonjour la galère ! … c’est là qu’on apprécie toujours un petit Victorinox)
la surface de visée est assez large MAIS vous ne verrez rien si vous n’avez pas armé l’obturateur, ce qui fait descendre le miroir. Paradoxalement, la visée est claire car ce n’est pas un « vrai » dépoli mais une lame de plastique traitée comme tel
ne pas oublier que votre vision sera inversée gauche/droite
le déclenchement est franc mais peu discret (de toute manière, tout l’appareil l’est, surtout si vous l’avez décoré des autocollants fournis !)
vous pouvez faire une pose longue (B) mais vous devrez maintenir le doigt sur le déclencheur, d’où risque de flou de bougé (il n’y a pas de filetage pour une commande filaire)

ne pas oublier de faire tourner la bobine d’avancement en vérifiant le chiffre suivant, un « clic » discret vous indique que vous êtes prêt pour la vue suivant
si vous n’avancez pas le film, le fait de réarmer l’obturateur permet de refaire une photo sur celle déjà prise, et ce autant de fois que votre envie ou votre raison le commande

en fin de film, pas de bouton pour débrayer le mécanisme d’entrainement. On vous conseille juste de ne pas bloquer le compteur de vue et le bouton d’avancement, puis de faire tourner la molette de rembobinage dans le sens inverse, en vérifiant que l’autre suive le mouvement. Elémentaire mais assez efficace. Attention de ne pas forcer au montage sur la vis qui tient cette molette sinon c’est la chambre noire pour sortir le film !
des œillets, pour une fois costauds, vous permettront d’attacher une sangle à l’appareil. Pratique pour le porter à hauteur de poitrine, pour les photos sur le vif
il n’y a pas d’échelle de profondeur de champ sur l’objectif (pour le zone focus) mais l’ouverture (f10) devrait pardonner quelques approximations

Si vous avez choisi la version Konstruktor F, vous aurez la chance d’inaugurer la seule pièce métallique de cet appareil, la prise PC.


Finalement, que penser de cet appareil ?
Si j’avais encore des ados à la maison, je leur en aurait acheté un car je pense que c’est vraiment un chouette moyen de découvrir les entrailles (basiques) d’un appareil photo et pour peu qu’un adulte les accompagne pendant le montage, pour expliquer l’utilité de telle ou telle pièce, l’idée est très bonne.
La qualité est au rendez-vous même si nous sommes loin de celle d’appareils « industriels » et plus complets.
Reste le prix, plus ou moins 40€, ce qui le rend abordable et en fait une idée cadeau amusante/originale, pour les (grands) enfants de tous âges.
Petite video ludique de l’appareil
Un peu de technique :
Format de pellicule: 35 mm
Distance focale: 50 mm
Ouvertures disponibles: f10
Vitesse d’obturation: 1/80, Bulb (B)
Flash: PC – Flash Plug
Paramètres ISO disponibles: Pas de réglage ISO
Exposition Multiple (Surimpression): Oui
Emplacement pour trépied: Oui
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