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Le Hit, subminiature camera

  • Photo du rédacteur: latelierdejp
    latelierdejp
  • 17 juin 2024
  • 6 min de lecture

Recherche rapide :

Préambule.

Comme beaucoup d’autres pépites présentées sur le site, ce minuscule appareil photo (dit subminiature) est issu de la collection à laquelle j’ai consacré un article.

Petite anecdote à son sujet : c’est dans les articles de Noël que Madame a retrouvé cet appareil, son mari le mettait en guise de « boule de Noël » sur le sapin ! Cependant, ayant appris à connaître la culture photographique de ce Monsieur, vous comprendrez en lisant ce qui suit que ce n’était surement pas par hasard qu’il avait fait ce choix.

Enfin, celui-ci, je l’ai offert à mon épouse qui a craqué devant ce petit bijou japonais.

Un peu d’histoire.

Les premiers appareils de très petites tailles sont apparus avec le Midget en 1937 (inventé vraisemblablement pas Nakamura Jiro) puis avec le Mycro en 1939. Quasi tous les autres sont apparus après la seconde guerre mondiale.

Ils utilisaient tous un film de 17,5mm, un format utilisé dans les endroits dépourvus de cinéma, essentiellement donc dans les zones rurales. Il fut d’ailleurs surnommé le « Pathé Rural ». De fait, c’est un film 35mm standard divisé en deux parties égales.

Vous l’avez deviné, c’était un format avant tout économique.

Au sortir de la dévastation due à la guerre, que l’on soit vainqueur ou vaincu, le temps était aux économies, dans tous les domaines.

Le Japon avait été particulièrement touché et le peu de ressources naturelles excluait toutes dépenses inutiles. Des constructeurs ont donc bien compris l’utilité de repartir sur des appareils simples en 24×36, parfois copiés sur des modèles anciens (et allemands) et sur ces appareils minuscules, qui allaient utiliser cette pellicule avec support papier (comme le 120), qui donnait 10 images de 14x14mm.

Initialement, les japonais utilisaient du film Bolta, très courant chez eux, qu’ils découpaient au format ad hoc, puis il y aura des films tout prêt que l’on vendait, généralement, par paquet de six pour réduire les coûts de production et de distribution.

La conception des appareils procédait du même principe de « récupération » : on part d’appareil connu, c’est-à-dire un boitier avec un viseur de Galilée, un corps en métal bon marché (recyclé) recouvert de simili-cuir, quelques pièces chromées, un déclencheur simple, un bouton d’avance du film, un objectif fixe. La mécanique est très simple et ils sont assemblés facilement dans de petits ateliers.

La société Tougodo, basée à Toyohashi, fabriquait l’un des modèles les plus populaires, le HIT. A tel point que ce nom est devenu synonyme de ce type d’appareil (en tout cas en Occident), quel que soit le fabricant et le modèle (tous fort proches au demeurant).

Paradoxalement, ce sont les troupes d’occupation américaines qui ont popularisé ces petits appareils, en les ramenant dans leurs bagages, comme jouet ou comme cadeau/gadget. Le magazine US Camera en fit la publicité dès 1946 (à l’époque encore du Mycro). Mais la meilleure pub fut celle faite par un soldat américain qui en offrit un à l’actrice Marlène Dietrich.

Dès 1949, on dénombre 18 fabricants et environ 50 sous-traitants pour fabriquer ces appareils de type Hit. La demande américaine augmente rapidement et on estime que plus de 188.000 appareils seront vendus pour la seule année 1949, générant 800 millions de yens d’argent frais pour le Japon.

Lorsque je précisais que notre Collectionneur connaissait l’histoire de ses appareils, il savait que nombre d’entre eux ont été vendus comme jouets ou ornements de Noël, pas vraiment donc comme appareil de prise de vue.

Du début des années cinquante au début des années septante, les appareils de type Hit (qui était devenu comme un nom commun pour cette production, un peu comme Bic pour les stylos billes) ont été vendu essentiellement comme jouets ou gadgets de fantaisie. Souvent appelées  » caméras secrètes miniatures », « cameras espions miniatures » ou encore « cameras espions d’agents secrets », elles ne pouvaient que faire rêver les enfants de l’époque et les grands d’aujourd’hui.

Vous vous en doutez, il y eut une myriade de modèles, même si le schéma de base était respecté. Quelques modèles seront modernisés mais les plus gros changements tiennent aux coloris soit des boitiers soit des simili-cuir, de la forme de la fenêtre du viseur, de la place du bouton de remontage, les plaques signalétiques autour de l’objectif, etc.

De quoi rendre fou un collectionneur !

Pour vous donner une (petite) idée des marques et dénominations, voici une liste assez exhaustive :

Vous trouverez, en bas de cet article, un certains nombres de références, que je vous encourage à consulter si jamais vous vouliez vous plonger dans l’univers passionnant de ces subminiatures, finalement plus complexe qu’il n’y parait de prime abord.

En résumé et d’après Mike Parker, un appareil est de type HIT s’il suit les six règles suivantes (source The Hit Project de Mike Parker) : 1 Le corps doit avoir la taille, l’épaisseur et le format du Hit classique 2 L’objectif doit être fixe, à une seule lentille et au diaphragme ouvrant approximativement à f/11 3 L’obturateur ne doit avoir qu’une seule vitesse (généralement 1/25 s) et la pose B 4 Les négatifs doivent être au format 14 x 14 mm sur du film 17,5 mm à dos papier (quelquefois du 16 mm) 5 Les pièces métalliques doivent être embouties, plaquées, anodisées ou peintes 6 Le viseur doit être simple et à visée directe

Ces petits appareils verront quelques modèles exceptionnels, sachant réellement faire des photos et d’autres seront tout aussi réellement de purs gadgets, presque bons à être portés en porte-clés.

Présentation du Hit.

Comme précisé plus haut, c’est la société Tougodo Co, fondée en 1930 par Masanori Nagatsuka (et nommée en l’honneur de l’amiral de la Marine Japonaise Tougo) qui produisit la première un prototype de ce type d’appareil. Ensuite, ils le baptisèrent Hit et ce nom est devenu synonyme de cette génération de subminiatures.

C’est donc un petit boitier avec un viseur simple, un déclencheur monté sur l’objectif, un ré-armeur à gauche ou à droite, deux positions de vitesse (I ou B). Le I donne souvent 1/25s – 1/30s voire 1/50s et le B est la pose longue tant que votre doigt reste appuyé sur le déclencheur.

Le boitier est souvent en métal léger, issu du recyclage. Leur poids varie de 40 à 60gr (celui de cet article, nu, fait 52gr). Le capot et la semelle sont souvent chromés et le simili-cuir est noir. Toutefois, afin de se démarquer, quelques uns seront plaqués or et d’autres auront des simili-cuir de toutes les couleurs.

Plus sérieusement, ils possèdent un simple viseur sans aucune marque à l’intérieur.

L’objectif est à focale fixe (souvent 20mm) avec une seule lentille, qui est en fait un ménisque, avec une ouverture moyenne de f11. La mise au point est souvent de 25cm. Notre exemplaire possède lui un 30mm ouvrant à f11.

C’est donc bien un Tougo-Do Optical, daté de 1956.

Sur le dessus donc, un simple bouton permet de faire avancer le film. Il se soulève pour pouvoir placer la bobine dans la chambre.

A l’arrière, une fenêtre en rouge inactinique permet de voir défiler le film en rouleau de 17,5mm, qui donnera 10 vues de 14x14mm. Quelques modèles « haut de gamme » auront même un petit compteur à coté du bouton de réarmement.

Pour l’exemplaire qui nous préoccupe aujourd’hui, le mot Hit est gravé dans le cuir de son petit sac, sur le capot chromé et noté sur le pourtour de l’objectif (HIT camera).

Le dos s’ouvre avec un système à ressort (fragile car la pièce est fixée par des rivets minuscules). D’autres auront un système avec une barre coulissante.

A l’intérieur de la chambre, il y a une plaquette métallique qui porte d’un côté une bobine minuscule et vide et de l’autre la place pour y installer le nouveau film. De fait, il me semble conseillé d’installer le film d’abord sur cet ensemble et de replacer le tout ensuite dans la chambre pour finir de l’enrouler à la première vue.

Prétendre faire des photos avec ce type d’appareil est possible, vous en verrez quelques exemples ICI.

Mais il faut trouver comment découper son film, le mettre en cartouche, alimenter le boitier et … faire ses photos.

Ah, techniquement, il n’y a rien de bien compliqué : c’est un fix-focus avec une vitesse unique (I) ou la pose B (mais on ne peut pas le fixer sur un mini trépied).

Quant à la qualité des images, disons que certaines sont exploitables et d’autres, heu, comment dire … franchement mauvaises !

Que penser de cet appareil ?

L’énorme avantage de ces appareils minuscules, c’est que vous pouvez en collectionner mille dans une pièce sans que l’on vous reproche que cela prenne « toute la place » !

Encore, si vous trouvez les longues soirées d’hiver tristes, c’est un passe-temps formidable : s’y retrouver dans les marques, les modèles et sous-modèles des sous-marques, avec ou sans bouton à gauche, à droite, simili-cuir noir ou de toutes les couleurs, … bref de quoi passer un (long) moment dans les bourses, sur les sites Internet ou autre pour se constituer sa collection et ensuite la mettre à jour.

Ne comptez quand même pas faire de photographie avec ces engins, vous seriez plus souvent déçus qu’agréablement surpris.

Ceci étant, ils sont « craquants » avec leur petit côté « j’ai tout d’un grand ».

Au niveau prix, ils ne sont pas très courant en Europe, sauf en Angleterre. Leurs terres d’élection seront plutôt le Japon et les USA. Mais les sites Internet devraient pouvoir vous combler. Comptez de 20 à 200€ selon les modèles.

Video d’illustration.

Des références.

https://web.archive.org/web/20170319222221/http://www.fotomuseetiosby.nu/hit.html, en suédois ; http://camera-wiki.org/wiki/Hit, https://web.archive.org/web/20170609143926/http://www.cosmonet.org/camera/hit_e.htm, http://www.submin.com/17.5mm/index.htm, http://mycro.jp/en/index.html, http://www.submin.com/17.5mm/collection/hit/index.htm, https://cameracollector.net/hit-type-camera-list/, http://camera-wiki.org/wiki/Hit-type_cameras, https://historiccamera.com/cgi-bin/librarium2/pm.cgi?action=app_display&app=datasheet&app_id=4174, https://schneidan.com/2016/01/29/this-week-no-36-the-hit-camera-and-the-k1000s/, https://www.shutterbug.com/content/classic-cameras-so-you-wanted-be-spy-hit-cameras-%E2%80%9Csecret-spy-cameras%E2%80%9D-page-2, https://www.lomography.com/homes/akula/notes/134327-crystar-sub-miniature-hit-camera, http://www.subclub.org/sponsors/goathil2.htm (tous les trucs pour faire soi-même les films), https://web.archive.org/web/20080516091517/http://www.ephotozine.com/article/Collecting-Hit-type-cameras en anglais ; https://www.photodeal.de/allgemein/fernostminis.htm, en allemand ; https://collection-appareils.fr/general/html/listeH_imagettes.php

 
 
 

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