Le Fujifilm Clear Shot Super
- latelierdejp
- 6 mai 2024
- 4 min de lecture
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Préambule.
Comme d’habitude, un petit tour chez Emmaüs pour farfouiller dans les caisses où sont déposés les appareils photo.
Il n’en reste pas beaucoup et quelques uns ont été abîmés par des indélicats.
C’est donc là que j’ai trouvé ce petit compact Fujifilm. De fait, je l’ai pris en mains, l’ai redéposé, puis repris … c’est le flash qui me posait problème car je n’aime pas trop ces appendices qui sortent comme un diablotin de sa boîte.
Mais, en y regardant mieux, il a aussi quelques avantages, que nous allons voir dans les lignes qui suivront.
Comme souvent, cet appareil a des dénominations différentes selon l’endroit où il est commercialisé : en l’occurrence, Clear Shot Super pour l’Europe et Clear Shop Supreme aux USA.
Un peu d’histoire.
C’est au milieu des années nonante que Fujifilm introduit la gamme des « Clear Shot ».

Clairement, ce sont des appareils d’entrée de gamme, souvent des « point and shot » avec un objectif 35mm. Ils sont vendus à bas prix et se retrouvent même dans les rayons des supermarchés, à côté des « jetables » (que la firme a d’ailleurs aussi inventés).
Vous l’aurez compris, ici pas de technique compliquée : on vise, on appuie et l’appareil fait ce qu’il a à faire, tout seul.
Et pour bien enfoncer le clou de la simplicité, ils sont pourvus d’un système inédit, qui appartient à Fujifilm, le « drop-in loading ».
En français, « le chargement à la volée » serait la meilleure traduction, nous y reviendrons.
Si vous vous en souvenez, en son temps, Kodak avait aussi tenté de résoudre ce qui semblait un challenge insurmontable pour beaucoup de photographes (très) amateurs, à savoir le chargement du film dans l’appareil. C’est pourquoi il avait lancé le format 126 avec sa cassette contenant le film (1963) et récidivé avec le film 110, toujours en cassette (1972).
Ces deux systèmes avaient leurs avantages, comme effectivement la simplicité de chargement et la tranquillité d’esprit des photographes. Ils avaient aussi de gros inconvénients : les formats demandaient de forts agrandissements (surtout le 110) à des photos de piètres qualités, car les appareils étaient simplistes, peu qualitatifs et avaient dus être adapté aux nouveaux formats et ses spécificités ; ils demandaient aux labos de repenser leurs machines pour exploiter les films. Et pourtant, il s’en est vendu des millions …
Fujifilm décida lui d’une autre route : on gardait la cartouche classique de 135 mais un système pratique permettait aux néophytes de charger leurs films aisément dans les appareils équipés du « drop-in loading ».
Fonctionnement de l’appareil.
Comment ça marche le « Drop-in Loading » ?
Si vous vous souvenez du Fuji DL 200, du Fuji DL 500 ou du Fujica DL 100, le pionnier (1982), ils étaient tous équipés de ce système, assez révolutionnaire pour l’époque.
Lorsque vous ouvrez le dos de l’appareil, celui-ci ne fait que s’entrouvrir, retenu par un crochet (que l’on sait ôter si besoin).
Il vous suffit d’insérer la cartouche dans le logement ainsi dégagé, après avoir tiré sur l’amorce jusqu’ ce qu’elle atteigne le trait vert. Ensuite, vous enfoncez le tout vers le fonds et vous refermez le dos. Le film avancera alors automatiquement jusqu’à la première image, après avoir lu le codage DX du film et voir réglé la sensibilité de la cellule interne. Plus simple que ça …. !
Autre particularité de ce petit compact, un mode panorama. En fait, lorsque vous actionnez le curseur sur cette position, dans la chambre, deux volets viennent former une bande horizontale à partir du cadre 24×36. De fait, ce « recadrage » donne l’illusion d’un panorama mais la photo reste dans la longueur des 36mm. Là où un « vrai » panoramique offrirait une longueur bien différente, comme par exemple en moyen format avec une taille d’image de 6 × 17 ou même 6 × 24 (les tailles d’image moyen format standard étant de 6 × 4,5, 6 × 6, 6 × 7, 6 × 9cm).
Pour le reste, c’est un appareil tout automatique mais pas autofocus : l’objectif est préréglé à une distance hyperfocale et combiné à la grande profondeur de champ de son objectif grand angle, la plupart des objets d’une photo devraient avoir une netteté raisonnable pour les petits tirages.
Le flash se déclenche automatiquement dans des situations sombres mais il n’y a pas de mode flash forcé et il n’y a donc aucun moyen de faire un fill-in dans des situations de contre-jour, ce qui est un inconvénient pour ce petit appareil photo.
Pour mettre l’appareil en route, il suffit de faire coulisser le volet vers la gauche. Le flash sort alors et se met à la verticale. Peu discret !
Le gros bouton gris, en bas à droite, c’est le retardateur qui vous laisse 10 secondes pour être sur la photo.
Le viseur est assez clair sans être très large. A l’intérieur, des lignes brillantes indiquent le cadre du 24×36 et celles en pointillés celui du « panorama ».

Pour actionner cette fonction, il suffit de faire glisser le curseur gris à côté du viseur. Vous entendrez un « clac » à l’intérieur quand les volets se mettent en place et dans le viseur un petit « P » apparait, en dessous.
Enfin, sur le dos de l’appareil, un dernier curseur, assez gros, est celui du rembobinage anticipé du film.
Que penser de ce Fujifilm Clear Shot Super ?
Si je résume, nous avons donc un « visez – tirez » muni d’un grand angle dans un objectif d’assez bonne qualité. Il n’y a donc rien à régler pour la distance. La vitesse est fixe, au 1/125s et l’électronique fait en sorte que l’ouverture se règle selon la sensibilité du film.
En d’autres termes, il s’agit d’un système d’exposition qui s’appuie fortement sur la grande latitude des négatifs couleur grand public !
L’appareil est assez agréable à tenir en mains, ses plastiques sont de qualité et son assemblage bien fait. Vous pourrez le glisser dans tous les sacs, le volet d’ouverture est efficace pour assurer la protection de l’objectif. Si vous voulez le mettre dans une poche, il faudra qu’elle soit grande car l’appareil est assez épais.
Pour l’alimenter vous ne vous ruinerez pas, deux piles AA suffissent.
Franchement, si vous en trouvez un, ne dépensez pas plus de 20€ pour un exemplaire en excellent état. Mais ce sera un chouette petit compagnon de voyage, sans prise de tête et assez efficace.
Des exemples de photos prises avec cet appareil, ICI.
Quelques vidéos d’illustration.
Des références.
http://camera-wiki.org/wiki/Fujifilm_Clear_Shot_Super, https://camerapedia.fandom.com/wiki/Fuji_Clear_Shot_series, https://www.vintage-analogue.com/products/fuji-clear-shot-super-new-boxed, https://yashicasailorboy.com/2017/05/19/fujifilm-smart-shot-deluxe-1994/, https://mycameracabinet.wordpress.com/2011/06/25/fujifilm-clear-shot-super/, en anglais ; https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-14574-Fujifilm_Clear%20Shot%20Super.html, en français
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