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Le Fujica Pocket 450 Flash

  • Photo du rédacteur: latelierdejp
    latelierdejp
  • 6 juin 2024
  • 6 min de lecture

Recherche rapide : .

Préambule.

Celui-ci, c’est sur des marches d’escalier chez Emmaüs que je l’ai trouvé, dans une petite gaine qui avait connu des jours bien meilleurs. Un oubli par quelqu’un qui l’avait trouvé avant moi ?

Toujours est-il que me baisant pour voir ce que contenait ladite gaine, je tombe nez-à-nez avec ce petit bijou japonais : un Fujica Pocket 450 Flash.

Petit contrôle rapide de la trappe à piles : rien à signaler, tout est propre. Et il reste un film dans le boitier, un 110 terminé. Si ça tombe, nous pourrons reprendre « vos photos oubliées ».

Mais pourquoi suis-je en train de m’extasier devant ce (tout) petit appareil ?

Un peu d’histoire.

J’ai présenté il y a quelques temps un Fujica Pocket, le 400, qui utilisait aussi le format 110 mais il était dans la veine des pockets de l’époque, comme les Agfamatic et les Kodak : tout plat.

Par contre, vous avez déjà pu lire le compte rendu du Fujica Pocket 250, sans flash celui de l’Hanimex VIF 100, très proche du modèle du jour ; l’Hanimex VXL équipé d’un flash et d’une cellule.

Le point commun de ces appareils, c’est leur forme : ils se présentent plus comme de petits appareils 24×36 que comme les pockets de style Agfa 901 ou Kodak.

Si vous n’avez pas été relire ces excellents articles, je résume :

  • 1888, Kodak invente le « Box », un appareil simplissime pré-chargé d’un film pour 100 images qu’il faut renvoyer à l’usine pour développement et rechargement

  • 1913, Oskar Barnak, ingénieur chez Zeiss, invente le format 24x36mm en mettant à l’horizontale un film utilisé en vertical pour le cinéma

  • 1925, Oskar Barnak invente un appareil révolutionnaire : le Leica, petit, éminemment transportable, que l’on charge avec le nouveau film dit 135

  • 1934, Kodak invente la cartouche industrielle de film 24×36, tout prêt à l’emploi

  • 1960, Agfa remet au goût du jour une cartouche de film, le Rapid qui ne nécessite plus de rembobiner le film à la fin. Cette solution se heurtera de plein fouet à la suivante et n’y survivra pas.

  • 1963, Kodak invente le format 126 qui est une cassette contenant un film 24×36. Elle est destinée à faciliter le chargement des appareils. Ainsi nait aussi la longue lignée des Instamatic. De fait, la cartouche 126 éliminait toute manipulation du film et le système fut un succès instantané. On estime que Kodak a vendu à lui seul plus de 70 millions d’appareils photo de la série Instamatic au cours des années 1960 et au début des années 1970, sachant que le format a aussi été adopté par un certain nombre d’autres fabricants d’appareils photo, notamment Agfa, Konica, Minolta, Olympus et Yashica.

  • 1972, Kodak invente la cartouche de film en format 110 (image de 13x17mm) et une nouvelle série d’appareils conçus pour accueillir le nouveau film, les Pockets Instamatic, qui seront aussi déclinés en millions d’exemplaires. On pense que plus de 25 millions d’appareils ont été vendu dans les trois premières années de fabrication. Si de nombreux concurrents n’avaient pas acheté la licence du 126, ici ils sont sont rués sur la manne et c’était à qui proposerait un appareil sophistiqué dans ce format simplissime.

  • 1977, plus ou moins, on peut citer le Minolta 110 Zoom SLR, le Rollei A110, le 110S chez Minox, le Canon 110E, le Fujica Pocket 450 Flash et le Fujica Pocket 330 Zoom parmi les plus sophistiqués

Fujica, qui avait raté le marché des appareils en format 16mm (les appareils « espions ») s’est dit que cette fois on ne l’y reprendrait plus : ils ont donc investi dans ce nouveau marché en proposant des appareils basiques mais surtout des petits joyaux très élaborés :

  • premier zoom installé sur un appareil de ce format

  • optique de 20mm (équivalant 40mm en 24×36) pour une plus grande profondeur de champ, idéale pour les photos de groupe ou de paysage

  • objectif ouvrant à f2,8

  • utilisation d’un sabot pour installer un flash électronique plutôt que les Flip Flash ou les Flashs Cube encombrant

  • installation d’un vrai télémètre, de l’avance automatique du film, de l’exposition automatique

Bref, Fuji a proposé une gamme très complète et très riche pour répondre aux besoins du plus grand nombre.

Si la plupart de ces appareils ont la forme bien connue d’un rectangle plat de petites dimensions, d’autres seront fabriqués comme de petits boitiers 24×36.

Ce sera le cas pour les modèles 250, 350 et celui qui nous occupe aujourd’hui, le 450 Flash.

Très bien construits (plastique et métal), ils sont très petits et on les glisse aisément dans une poche ou un sac.

Simples d’utilisation, ils offrent cependant quelques astuces qui les rend performants.

Présentation de l’appareil.

Le Fujica Pocket 450 Flash est un petit rectangle noir du plus bel effet, dense, fait de métal et de plastique d’excellente qualité. On le sent bien en mains.

Et ce qui frappe d’emblée, c’est justement ce flash qui occupe près du quart de la longueur du boitier, légèrement en saillie.

Quand on actionne le petit curseur qui le met en route, il se déploie selon une cinématique particulière : il se soulève vers le haut et bascule vers la gauche (vu de dos), déportant l’éclair de l’axe de l’objectif. Quoiqu’on puisse lui demander de rester à sa place.

Un « flash guide » est collé sur l’arrière du flash, visible lorsqu’il est sorti.

Dès qu’on l’a libéré, on entend le petit sifflement caractéristique d’un flash qui charge son condensateur. Il faut plus ou moins dix secondes pour un premier éclair.

Ensuite, sur la face avant, au milieu du boitier trône l’objectif, un Fujinon de 20mm qualifié de « wide » soit « grand angle ». Ce qui n’est pas tout à fait vrai puisque nous l’avons vu, ça correspond à un 40mm en 24×36. Mais cette focale permet d’avoir une meilleur profondeur de champ.

La distance se règle grâce à la roue autour de l’objectif : des « clics » discrets mais efficaces permettent de choisir des distances de 60 cm à l’infini si on opte pour la lecture en chiffres ou via des pictogrammes qui vont du portrait à la montagne.

Toujours sur la face avant, une réglette permet de varier l’ouverture en fonction de pictogrammes qui vont du grand soleil aux nuages. Cette réglette module aussi l’éclair du flash en fonction de la distance retenue.

A l’arrière, un viseur quasi au centre avec, à côté, un témoin de charge de flash (lampe orange).

Le viseur est très clair malgré la petite taille de l’ensemble. Il possède un cadre brillant et des lignes pour la correction de la parallaxe.

Tout en bas, sous la porte munie d’un verrou posé sur la tranche du boitier, une roue dentée, qui sert à faire avancer le film et réarmer l’obturateur.

Obturateur central qu’on libère en appuyant sur le déclencheur, très sensible et, surtout, très discret. Juste à côté du déclencheur, un pas de vis pour y fixer un déclencheur souple.

Sur la semelle, un pas de vis permet de fixer le boitier sur un trépied et c’est là aussi que se trouve la porte pour les piles, deux AA très classiques et peu onéreuses.

Ici pas de bouton pour rembobiner le film puisque ce n’est pas nécessaire avec la cartouche de 110 : quand vous êtes à la dernière image, le film se détache et rentre complètement dans la cartouche, à l’abri.

Lorsque vous ouvrez le dos de l’appareil, vous découvrez la chambre dans laquelle il suffit de déposer la cartouche de 110. Vous refermez le dos, actionnez un ou deux fois le déclencheur, jusqu’à la marque de la première image et vous voilà prêt à sortir.

Pas besoin ici d’un compteur de vue, le défilement de vues apparait à travers la fenêtre au dos de l’appareil. Le papier qui entoure le film porte ces indications.

Que penser de cet appareil ?

C’est un des appareils le plus sophistiqué dans ce format, le 110. Fabriqué en 1977, il répond aux attentes de la clientèle : un appareil discret, facile à manipuler mais qui offre de bonnes performances.

Par exemple grâce à son objectif Fujinon de 20mm ouvrant à f4, qui propose une mise au point via 4 zones représentées par des pictogrammes ou via une échelle de distance.

L’ouverture est elle aussi triple et représentée pas des symboles météorologiques (soleil, nuage et soleil, nuage).

Ces réglages, bien plus nombreux que sur les 110 basiques, permettent un meilleur contrôle de ses images.

L’obturateur donne une vitesse fixe de 1/160s, ce qui est « rapide » eu égard aux concurrents (ça varie de 1/40 à 1/100s généralement).

Enfin, la particularité du flash, qui se déploie et se place hors de l’axe de l’objectif, donne de bien meilleurs résultats.

Original avec ses airs de petit 24×36, très bien construit et toujours parfaitement fonctionnel, flash compris, voilà un petit appareil peu courant qui donnera bien envie de retrouver les joies du format 110.

Si vous en trouvez un, sachez qu’il se négocie autour des 30 à 40€ maximum. C’est toujours bien moins cher que ceux vendus par Lomography (voir article à ce sujet).

Mais si je les critique à bon escient, je reconnais bien volontiers que c’est chez eux que vous trouverez le plus vaste choix de films dans ce format, pour le plaisir.

Videos d’illustration.

Des références.

 
 
 

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