Le Cosmic 35
- latelierdejp
- 7 févr.
- 5 min de lecture
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Préambule.
Ah, celui-ci, il fleure bon son pays d’origine, de l’autre côté d’un rideau de fer, gravé fièrement sur le fut de l’objectif!
Le Cosmic 35 est un petit appareil soviétique qui utilise du film en cartouche 135 que je classerai pour ma part dans la catégorie Lomography, même si les résultat photographiques ne sont pas si mauvais que ça, nous le verrons plus loin.
Un peu d’histoire.
Eh bien je vous invite à lire l’article que j’ai consacré au Lomo Smena 8 car le Cosmic 35 ou Revue 35 s’il est re badgé par l’importateur allemand, voire Global 35 pour un autre importateur, est la version d’exportation de cet appareil.
Apparu en 1964, il sera produit jusqu’en 1971. Il fait partie de ces appareils bon marché destinés aux peuples de l’URSS mais que l’on a également vendu à l’Ouest car il fallait bien faire rentrer des devises. De toute manière, contrairement à l’idéologie de l’Est, tous les habitants de l’Ouest n’étaient pas forcément riches et donc ce petit appareil a aussi eu son lot de clients occidentaux.
Simple d’utilisation, il allait quand même se heurter très vite à la machine de guerre de Kodak, qui sortait aussi, en 1963, ses Instamatic avec les cassettes 126, mais c’est une autre histoire …
Présentation du Cosmic 35
C’est un petit appareil tout en plastique, solide, presque comme de la bakélite. La plaque supérieure, bleu/gris est ornée d’un motif granuleux sensé rappeler le cuir.
Vu de face, à droite, une petite molette métallique, à peu près au centre, une griffe flash dite froide (il y a une prise PC sur le fut de l’objectif) et à côté d’elle, un rond encastré dans la plaque assure la fenêtre du compteur de vue (qu’il faut remettre à zéro soi-même) et un mémo pour les Asa, limité à 200 Asa. A gauche, une grosse roue qui est en partie sous le capot, servira à entrainer le film après chaque prise de vue.
Ce qui m’ a perturbé au premier regard, c’est qu’il n’y a pas de manivelle pour rembobiner, ni, en dessous de l’appareil, un bouton de déverrouillage quelconque.Il faut chercher l’astuce.
De fait, celle-ci est double car il faut d’abord enfoncer le bouton de déclenchement et le faire tourner un quart de tour vers à gauche pour aligner deux points rouges, puis il faut (essayer de) faire tourner la petite molette métallique, et c’est pas gagné car le mécanisme est super dur !
Toujours sur le capot supérieur, le viseur, un simple tunnel, sans marques de cadre ou de corrections de parallaxe. De toute manière, avec une mise au point commençant 90cm, on n’en a pas vraiment besoin.
Pour le chargement du film, il suffit d’ouvrir le loquet sur la tranche et c’est tout le dos qui s’enlève. Attention, la bobine réceptrice est amovible, ne la perdez pas. Si cette solution à l’air de simplifier la mise en place d’un film, imaginez-vous assis sur un banc, avec votre cartouche de film en main, le dos de l’appareil posé quelque part et la bobine folle qui ne demande qu’à se faire la malle : pas confortable ni pratique in fine.
Comme mon exemplaire est bloqué, je ne suis dit que je pouvais le démonter pour voir ce qu’il y avait lieu de faire pour (essayer de) le réparer.
Deux vis fendues à ôter et le capot bouge mais reste bloqué par la petite molette métallique. En soulevant le capot, il faut regarder par dessous la molette et découvrir un petit ressort sur le fut qui supporte la molette. Avec un fin tourne-vis, faite le sauter pour pouvoir dégager la molette.
Une fois cela effectué, vous pouvez enlever le tout et découvrir le mécanisme. Notamment celui de la bobine de rembobinage qui était si dure à l’usage : c’est en fait un renvois d’angle, ce qui explique sans doute que lorsqu’il y a tension, ça coince, d’autant que la molette est petite et peu pratique pour les doigts.

Pour le reste, c’est assez basique, comme vous pouvez le voir sur les photos.
Au point de vue des manipulations, si vous n’armez pas d’abord l’obturateur via le levier marqué d’un point rouge, vous ne pourrez pas déclencher. Ensuite, photo faite, vous devriez pouvoir tourner la grosse molette noire pour faire avancer le film et ce mouvement doit entrainer le compteur. Regardez-le bien pour la progression des images car il n’y a pas de blocage, ni réarmement de l’obturateur !

Avantage : vous pouvez faire autant de surimpressions que vous voulez ; inconvénient : la même chose si vous êtes distrait !
Venons-en à l’objectif, un Lomo T43 de 40mm ouvrant de f4 à f16. La mise au point se fait en faisant tourner la couronne contre le boitier tandis que l’ouverture se règle en faisant tourner la fine bague juste devant la lentille. Ici, deux soucis : le réglage se dérègle très vite et ensuite il arrivera vite que vous empreintes digitales se retrouvent sur le verre. Comme l’obturateur est presque collé à la lentille, elles risquent d’apparaître sur vos clichés. Chiffon plus qu’utile dans la poche.

Si vous regardez bien, il y a une rangée de chiffres supplémentaires au dessus des chiffres des vitesses. En fait, si vous utilisez une cellule à main qui donne les valeurs EV (comme les anciens Zeiss Ikon Ikaphot par exemple), le chiffre de la vitesse ajouté à celui de l’ouverture doit être la valeur EV requise.
Autrement dit, si votre cellule indique EV14, vous choisirez une ouverture de f8, qui porte aussi le chiffre 6 (8+6=14) et si vous regardez EV14 moins l’ouverture 6 donne une vitesse de 8, soit le 1/250s.
Autre exemple : si la cellule indique EV12 et vous voulez une vitesse d’obturation de 1/125s pour éviter le flou de bougé. 1/125s porte le chiffre 7. Donc EV12 moins la vitesse 7 donne une ouverture de 5 qui est f5.6.
Les vitesses se limitent au 1/250s maximum, plus une pose B. Cependant, comme l’obturateur est dans l’objectif, la synchronisation du flash se fait à toutes les vitesses et donc jusqu’au 1/250s, via la prise PC sur le fut de l’objectif.
Sous cette prise, le petit levier est celui du retardateur, de 10s, à n’armer que lorsque le levier d’armement de l’obturateur est abaissé.

Que penser de ce Cosmic 35 ?
Avouons-le, il a un petit côté sympa avec cette forme improbable, qui est loin d’être un modèle d’ergonomie.
Même s’il a l’air solide, il reste fragile et les exemplaires en forme sont assez rares. La faute sans doute à ce manque d’ergonomie qui fait que certains le forcent.
Si vous prenez la peine de regarder les références ici en dessous, vous constaterez que les images prises avec l’appareil ne sont pas mauvaises du tout, l’objectif s’en tire plus qu’honorablement.
Comme je l’écrivais au début de l’article, je le classe toutefois dans la catégorie lomographie car il est loin des standards de ce type d’appareil, même si les images sont meilleures qu’avec un Instamatic de Kodak.
S’il n’est pas vraiment rare, il n’est pas commun, du moins en Europe de l’Ouest, quelque soit le nom utilisé pour le nommer. Les pays autrefois dits « de l’Est » sont un meilleur réservoir que nos pays.
Au niveau prix, si vous en trouvez un en parfait état, avec sa gaine en vrai faux cuir russe, ne dépensez pas plus que 15€ pour l’acquérir.
Ensuite, ça peut être un petit compagnon amusant mais peu fiable.
Vidéo d’illustration
Un peu de technique
Objectif : Lomo T-43 de 40mm ouvrant de f4 à f16 Plage de mise au point: 90cm à l’infini Ajustement de l’objectif: fixe Obturateur: armement séparé du déclencheur Vitesses: 1/15 à 1/250s plus pose B Flash: connecteur PC et synchro X jusq’au 1/250s Taille du film: 35 mm
Des références.
https://www.mes-appareils-photos.fr/Gomz-Cosmic-35.htm, https://www.collection-appareils.fr/x/html/appareil-11477-Gomz_Cosmic%2035.html, https://35mm-compact.com/forum/viewtopic.php?t=9900, http://www.ericconstantineau.com/photo/review_lomocosmic35_fr.html, en français ; https://www.35mmc.com/21/01/2019/cosmic-35-review-multiple-exposure-project/, https://cameragocamera.com/2022/04/03/lomo-cosmic-35-smena-8/, https://www.35mmc.com/21/01/2019/cosmic-35-review-multiple-exposure-project/, https://365project.org/phil_howcroft/365/2023-07-26, https://oldcamera.blog/2017/05/27/cosmic-35-aka-smena-8/, https://oldcamera.blog/2017/05/27/cosmic-35-aka-smena-8/, en anglais.
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