Le Canon Eos 1-Ds Mark 2
- latelierdejp
- 11 janv.
- 7 min de lecture
Recherche rapide :– – –– – –
Préambule.
Si vous vous en souvenez, je vous ai présenté il y a peu le Nikon D4s, un autre appareil professionnel.
Aussi étrange que cela puisse paraître, je m’étais attaché à ce gros boitier. Enfin, surtout à ses capacités, hors du commun, même 10 ans après sa sortie.
Celui-là s’en est allé vers un autre sac photo, mais je voulais réitérer l’expérience. Finalement, j’ai trouvé sur le Net un autre champion, le Canon Eos 1-Ds Mark II.
Si ce n’était pas le concurrent direct – il y a 10 ans d’écart entre les 2 appareils – il offre des prestations elles aussi hors du commun.
Un peu d’histoire.
De la fin des années cinquante au début des années septante, Nikon était incontestablement le fournisseur des photographes professionnels.
L’apparition du Canon F-1 vint ébranler cette belle suprématie et encore plus avec le New F-1 dix ans plus tard. Sur les fronts de guerre, dans les stades, dans les rues mouvementées de ces années-là, les professionnels avaient choisi leurs camps : on était Nikon ou on était Canon.
C’est en 1987 que tout bascule, avec l’apparition du premier Canon Eos et plus encore en 1989 quand le Canon Eos 1 est présenté aux professionnels.
L’Eos 1 possède un cadre en aluminium moulé, recouvert d’une coque en polycarbonate et garni de cuir PU antidérapant. Léger et résistant.
Le viseur offre une couverture horizontale et verticale à 100%.
Il peut travailler de 30 s à 1/8000s dans tous les modes d’expositions. L’appareil offre en plus 8 fonctions personnalisables.
Un Power Booster lui permet de photographier à 5,5i/s.
Comme le F-1 et le New F-1 à leur époque, l’Eos 1 s’inscrit dans un système, c’est-à-dire que le boitier est au cœur d’un ensemble d’accessoires prévus pour répondre à tous les besoins des photographes : large gamme d’objectifs, flashs dédiés, moteurs, accessoires macro, accessoires astro, accessoires médicaux, etc.
Mais surtout, c’est son autofocus rapide et précis, piloté électriquement par le boitier, qui fait la différence et incite nombre de photographes à passer vers la marque rouge.
Puis, en 2001 apparait le premier numérique pro de Canon, l’Eos 1D.
Le petit tableau ci-dessous vous résume le reste de l’histoire.

Le Canon Eos-1 Ds est donc le digne successeur de ses illustres prédécesseurs.
Présentation du Canon Eos-1 Ds Mark II.
L’Eos-1 Ds succède à l’Eos-1 D, sorti en 2001 et qui proposait 11,1Mpx. Il sera suivi en 2004 par l’Eos-1 Ds Mark II (16Mpx) qui nous préoccupe, avant d’être lui-même remplacé un peu plus tard par un Eos-1 Ds Mark III qui proposera 26Mpx. L’Eos-1 Ds Mark II coutait, nu, 8000€ à sa sortie.

Que proposait-il ?
Un capteur plein format de 24 x 36 mm, des vitesses d’obturation s’étalant de 30s à 1/8000s (l’obturateur est prévu pour 400.000 déclenchements), une sensibilité de 50 à 3200Iso, un écran LCD de +/- 5cm, un viseur optique à 100%, tout ça dans un corps en alliage de magnésium recouvert de polycarbonate et un blindage électromagnétique, qui affiche sur la balance, nu, 1550gr (corps 1215g + batterie 335g). Le boitier est traité pour résister au ruissellement et à la poussière. Le but étant de le rendre capable de supporter des conditions de travail difficile et des conditions extrêmes.
A l’époque donc, l’Eos-1 Ds Mark II a été développé pour répondre aux besoins de photographes professionnels de portrait, de studio et de paysage, ceux qui exigent la plus haute qualité d’image. Ce que ce nouvel Eos offrait avec son capteur CMOS de 16,7Mpx plein format. Il offrait alors le nombre de pixels le plus élevé au monde.

Sa haute résolution d’image, sa riche gradation des couleurs et (pour l’époque) une large plage de sensibilité ISO autorisent les photographes à utiliser pleinement toute la gamme des objectifs Canon EF.
Equipé du processeur DIGIC II, l’appareil peut traiter de gros volumes de données extrêmement vite tout en gardant les détails ultra fins et la reproduction naturelle des couleurs. Il peut emmagasiner en continu 32 photos (grand format JPEG) à la fréquence de 4i/s.
Il utilise deux cartes mémoire : une SD et une CF (Compact Flash), avec la possibilité d’enregistrer sur l’une et d’utiliser l’autre comme sauvegarde ou utiliser une carte pour le JPEG et l’autre pour le RAW (ici le CR2 natif).
Au nombre des nouveautés, de nouvelles fonctionnalités comme un grand choix de paramètres de qualité d’image (4 taille de JPEG et dix niveaux de compression en plus du RAW) ; deux paramètres de matrice de couleurs personnalisables en plus des cinq modes prédéfinis afin d’optimiser l’image en fonction des exigences du sujet ou du périphérique de sortie.
Même si de nos jours cela pourrait faire sourire, l’écran LCD de 5,8cm proposait 230.000 points, ce qui doublait la résolution du modèle précédant.

Je citais plus haut la vélocité de son autofocus. De fait, la mise au point automatique se fait sur 45 points (dont 7 en croix), ce qui autorise le photographe à des compositions variées, sans plus avoir besoin de centrer le sujet pour effectuer la mise au point. Ajoutons-y une mesure évaluative sur 21 zones et on peut garantir une exposition idéale pour chaque cas. Le Canon Eos-1 D mark II, plus orienté vitesse que le DS puisque son unité AF est capable de fonctionner à 8,5 images par seconde, fait profiter le 1 Ds Mark II de l’algorithme AF AI Servo AF, optimisé pour le fonctionnement de 4 ips.
Petite précision utile au sujet des boitiers pro : les Eos D et Ds sont surtout destinés au paysage, studio et portrait alors que les DX sont orientés animalier et sport, avec des rafales plus rapides.
Vous pouvez encore contrôler les fonctions personnalisées afin d’adapter le boitier à vos préférences individuelles.
La mesure du flash est E-TTL lorsque l’on utilise les flashs Speedlite de la série EX. Grâce aux informations de distances fournies par les objectifs, l’exposition au flash est plus précise et stable qu’auparavant.
Rappelez-vous, Canon a le premier introduit le principe de la communication électrique du boitier vers l’objectif et l’inverse, le ou les moteurs étant inclus dans les objectifs.
D’accord, toutes ces informations peuvent faire sourire aujourd’hui. Comparé à nos appareils actuels, il aurait presque l’air d’un bon vieux dinosaure.
Mais n’oublions pas qu’à son époque des photographes talentueux en ont tiré le meilleur.
Que penser de cet appareil ?
Vous avez remarqué que, comme d’habitude, je n’ai pas fait une revue exhaustive de ce que l’appareil peut faire, ni comment on s’en sert. Le mode d’emploi se trouve toujours sur le site de Canon.
Je vais plutôt essayer de vous livrer mes impressions.
Une remarque d’abord : cet appareil est prévu pour +/- 400.000 déclenchements et il en compte 22.181 (vu avec Photome, gratuit), autrement dit, il est juste en rodage !Pourtant cet Eos-1 Ds Mark 2 fête ses 20 ans cette année.
L’appareil est lourd (près de 200gr de plus que le Nikon D4s) mais son ergonomie est excellente et il est très bien équilibré.
Au prix où on le vend aujourd’hui, vous pouvez encore vous offrir une excellente sangle pour le porter sans ruiner vos cervicales.
Sa manipulation requiert un peu d’habitude. Lorsque je l’ai reçu (merci Pierre), j’ai cru un instant qu’il était en panne car j’avais beau faire tourner la grande roue codeuse à l’arrière, rien ne se passait. Heureusement, l’appareil m’a été livré avec le guide rapide et le mode d’emploi en français. Et là j’ai compris qu’il fallait actionner un bouton et la roue pour faire bouger les fonctions demandées. Une petite gymnastique facile a assimiler.
J’ai encore eu le plaisir de découvrir dans le colis que l’appareil était accompagné de trois batteries et de deux chargeurs. En fait non : il y avait bien un chargeur qui permet la recharge de 2 batteries simultanément mais la troisième n’est pas une batterie, c’est un élément qui permet, avec le second chargeur, de travailler directement sur le courant domestique, par exemple lorsqu’on est en studio, ce qui permet d’épargner les batteries, devenus rares de nos jours.

J’ai monté à l’origine sur l’appareil mon bon vieux 17 – 40mm f4 constant en série L, puis j’ai réglé le correcteur dioptrique à ma vue. Il réagit rapidement, même en cas de luminosité faible et fait la mise au point sans hésitation. Le 28 – 80 est venu le seconder.
Ensuite, comme je m’étais acheté une sangle à mettre en bandoulière (plus pratique pour le port d’objet lourd je pense), j’y ai glissé une carte SD car j’attends encore la CF que j’ai commandée.
Petit réglage pour qu’il accepte la seule carte SD, puis le mettre uniquement en RAW (CR2) et me voilà sorti un petit matin frais pour essayer de capter les premiers rayons de soleil.

Manque de bol, les nuages étaient très nombreux mais j’ai quand même pu faire quelques photos. Quel régal que d’entendre le clac discret mais ferme de l’obturateur !
Finalement, même s’il fait son poids, il n’est pas désagréable à porter à l’œil et, surtout, quel confort avec le déclencheur, niché dans un creux qui ne laisse pas de doute sur sa position et son toucher. En effet, je n’ai plus de sensibilité dans les doigts et donc avec les autres appareils, je suis toujours en train de chercher le déclencheur. Ici, pas de soucis de ce côté-là.

Le porter avec la sangle en bandoulière est aussi une bonne idée, je ne le sens presque pas. Je vais juste ajouter un câble de retenue au cas où il voudrait me quitter sans préavis !
Quand on a compris le jeu touche+molette, les réglages sont très simples et les menus ne sont pas (encore) à rallonge (le mode d’emploi fait 179p.).

En résumé, je pense que ce Canon Eos-1 Ds Mark 2 va être un compagnon qui restera dans mon véhicule (bien caché) car on peut lui faire confiance pour la solidité et la tenue de sa batterie (+/-1200 vues quand même).
Question prix, comptez entre 150 et 250€ mais vérifiez quand même s’il a beaucoup tourné au pas (un petit truc tout simple pour le faire : avec le programme Photome vous chargez la dernière photo prise par l’appareil et vous regardez les Exifs, vous y trouverez le nombre de déclenchement ou shutter count).
Vidéos d’illustration.
Un peu de technique.
Alors ici, la liste est tellement longue que je vous renvoie sur le site de Canon Global ou sur 4Clik (en français) pour sa fastidieuse mais intéressante découverte.

Des références.
https://camerarace.com/fr-fr/test/reflex/Canon-EOS-1Ds-Mark-II/, en franglais ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Canon_EOS-1Ds_Mark_II, https://www.4clik.com/photo-video/appareils-photo-numeriques/id=104252/canon-eos-1ds-mark-ii/, https://versus.com/fr/canon-eos-1d-x-mark-ii-vs-nikon-d4s, https://www.canon.fr/pro/stories/eos-1-35th-anniversary/ en français ; https://www.the-digital-picture.com/Reviews/Canon-EOS-1Ds-Mark-II-Digital-Camera-Review.aspx, https://global.canon/en/c-museum/product/dslr787.html, https://www.dpreview.com/reviews/canoneos1dsmkii/2, https://www.joerivanveen.com/blog/canon-eos-1ds-mark-ii/, https://pxlmag.com/db/camera-compare/Canon-EOS-1Ds-Mark-II-vs-Nikon-D4s, en anglais.
Comments