top of page

2024, année électorale et fake news.

  • Photo du rédacteur: latelierdejp
    latelierdejp
  • 2 févr. 2024
  • 4 min de lecture

Depuis l’élection d’un certain canard américain, on ne sait plus trop où est la vérité car il a inventé « la vérité alternative ». Traduisez, celle qui l’arrange.

Le pire, c’est que l’humanité semble toujours plus encline à suivre le mauvais exemple que le bon et d’autres lui ont emboité le pas. Des élections sont prévues dans plusieurs pays et/ou organisations importantes, les tentations vont être nombreuses !

Dès lors, la photographie en particulier a fort à faire pour garantir la probité des images.

Une photo peut être mise à toutes les sauces si on modifie sa légende, si on ne respecte pas son contexte. Toutes les grandes agences de photographes, Magnum en tête, se sont battues pour faire respecter ce principe.

Si la manipulation des photos est chose courante depuis l’avènement de la photographie numérique, notamment à cause des programmes de retouche photo, l’intelligence artificielle vient encore un peu plus bousculer les règles du jeux car elle « crée » de toute pièce des images vraisemblables et trompeuses.

Résultats ?

On assiste à une propagation inquiétante d’images fausses ou altérées, créés de toute pièce, qui sèment la confusion, entretiennent la désinformation et, chose plus grave encore, sapent la confiance du public envers les journalistes qui font bien leur boulot et se battent pour la vérité des faits.

Comment essayer d’endiguer ces malversations de l’information ?

D’abord par l’éducation sans doute, en apprenant que tout ce qui est écris ou montré sur les réseaux sociaux et Internet au sens large n’est pas parole qu’il faut gober pour vérité. Le sens critique, le recoupement d’informations, l’analyse de données, ça s’apprend et ça s’entretient.

Ensuite par un travail fastidieux mais nécessaire de la part des journalistes et des organes de presse pour expliquer quel est le travail et le rôle qui est le leur. Comment eux font pour s’assurer de la véracité des informations qu’ils nous livrent.

Et puis, grâce à l’implication des acteurs de la photographie et des éditeurs de programmes dans cette lutte contre la désinformation ou en tout cas, contre le détournement d’image originale, des initiatives sérieuses ont vu le jour.

Ainsi est née la Content Authenticity Initiative (CAI), une communauté d’entreprises de médias et de technologie, d’ONG, d’universitaires et d’autres personnes travaillant à promouvoir l’adoption d’une norme industrielle ouverte pour garantir l’authenticité et la provenance du contenu.

Les outils créés par cette communauté permettent d’indiquer facilement quand l’IA a été utilisée pour générer ou modifier du contenu. Des informations sur les modèles d’IA spécifiques utilisés et bien d’autres peuvent être transmises aux personnes, contribuant ainsi à prévenir la désinformation et à accroître la transparence autour de l’utilisation de l’IA.

L’idée est d’insérer une signature présente dans les métadonnées de l’image, qui pourra la suivre de la prise de vue à la publication dans une banque d’images ou les médias. Si des modifications sont apportées (recadrage, modifications des courbes de couleurs, etc.), elles seront ajoutées aux métadonnées, permettant de conserver un historique des modifications.

Un second acteur, la Coalition pour la provenance et l’authenticité du contenu (C2PA) « s’attaque à la prévalence des informations trompeuses en ligne en élaborant des normes techniques pour certifier la source et l’historique (ou la provenance) du contenu médiatique. C2PA est un projet de Joint Development Foundation, formé grâce à une alliance entre Adobe, Arm, Intel, Microsoft et Truepic.

C2PA unifie les efforts de la Content Authenticity Initiative (CAI) dirigée par Adobe, qui se concentre sur les systèmes permettant de fournir un contexte et un historique aux médias numériques, et de Project Origin, une initiative dirigée par Microsoft et la BBC qui lutte contre la désinformation dans l’écosystème de l’information numérique.

Le C2PA a organisé le 26 janvier 2022 un évènement regroupant des décideurs politiques, universitaires et leaders de l’industrie, qui ont discuté de l’avenir de la création, de la publication et du partage responsables de médias numériques ».

Un des premiers a avoir rejoint la Content Authenticity Initiative (CAI), c’est Nikon. Dès 2022, en collaboration avec l’Agence France Presse, ils ont intégré un programme dans un appareil (le Z9) qui enregistre des métadonnées inviolables pour chaque photo prise. D’autres constructeurs s’intéressaient vraiment au problème et à des solutions au même moment.

Puis Leica, dès octobre 2023, lors de la présentation de son M 11, puis son M 11P a aussi introduit cette méthode intégrée à ses appareils pour assurer la traçabilité des images et ainsi prévenir la falsification de celles-ci.

En novembre de la même année, Sony et Associated Press (agence de presse américaine) terminait le test d’une technologie d’authentification intégrée à l’appareil photo. Il s’agit ici aussi d’une technologie de signature numérique qui empêche une manipulation de l’image. Toute tentative rend immédiatement le subterfuge détectable. Cette technologie sera présente dans les appareils professionnels de la gamme, à savoir les Sony A1, A7S III et A9 III.

Plus récemment, Canon a aussi rejoint la CAI et le C2PA.

Les grands acteurs majeurs, fabricants d’appareils destinés aux photo-journalistes et journalistes, les agences de presse et les producteurs de programmes de retouche d’images, associés à des universitaires, des ONG de défense des consommateurs, de la liberté d’expression, etc. tous se mobilisent pour éviter que l’on ne truque les « images – témoins » prises pour servir la vérité.

C’est louable et malheureusement, nécessaire.

Cependant, il n’est pas de programme qui ne soit un jour « cracké » et peut-on faire une confiance aveugle à des programmes informatiques, même réputés inviolables ?

Je reste convaincu que l’éducation à l’information, la responsabilisation des tricheurs par des actions judiciaires exemplaires, le travail de la CAI et le C2PA, celui des acteurs de l’industrie des appareils photo et des programmes informatiques de retouche photographique doivent être coordonnés et, surtout, soutenus par des politiques intelligentes qui encadrent les devoirs et responsabilités des uns et des autres.

Soyons attentifs et pour ceux qui utilisent les réseaux sociaux, faites preuve de discernement, d’objectivité et effectuez quelques recherches si une infos vous parait suspecte. La relayer sans méfiance est une erreur qui fragilise nos besoins élémentaires de sécurité et la confiance envers la société.

 
 
 

Posts récents

Voir tout
Où sont les jeunes ?

<p>Acheter un appareil argentique et éviter les galères . Facile, il suffit de parcourir les bourses, les foires, les manifestations dédiées. Vous aurez les conseils, le droit de toucher et manipuler

 
 
 

Comments


​© 2023 par VIE URBAINE. Créé avec Wix.com

LatelierdeJP© Copyright
  • Flickr Icône sociale
bottom of page